Joseph Kony ne se cache pas au Darfour-Sud, selon l’armée
Le président ougandais Museveni et une organisation américaine affirment que le chef de la rébellion ougandaise Joseph Kony aurait trouvé refuge au Darfour-Sud pour fuir le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale. L’armée soudanaise dément.
L’armée soudanaise a nié lundi 15 mars les affirmations selon lesquelles le chef de la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) en fuite, Joseph Kony, se trouvait actuellement au Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile. "Joseph Kony n’est pas au Darfour", a déclaré Sawarmi Khaled Saad, porte-parole officiel de l’armée soudanaise. "Et même s’il avait voulu s’y rendre, sachez que le Darfour n’est pas un environnement propice à la LRA", a-t-il ajouté. Les rebelles ougandais de la LRA sont "habitués à combattre dans la forêt" alors que le Darfour est semi-désertique, a-t-il fait valoir, rejetant ainsi les affirmations récentes de l’Ouganda et de l’organisation américaine Enough Project.
Réactivation de la collaboration
La LRA est traquée depuis des mois par les forces spéciales ougandaises dans l’est de la Centrafrique, une zone jouxtant le Bahr al-Ghazal occidental, un Etat du Sud-Soudan, et le Darfour-Sud, Etat du Nord-Soudan. Des rumeurs circulent depuis l’automne sur une éventuelle migration de rebelles de la LRA vers le Darfour, mais n’ont jamais été confirmées publiquement par des sources indépendantes. "Il y a un mois, Kony a disparu", a déclaré vendredi 12 mars à la presse le président ougandais Museveni. "Nos militaires nous disent que le petit groupe qui accompagnait Kony a disparu au Darfour, c’est ce qu’on me dit", a-t-il affirmé, commentant un rapport de l’organisation Enough Project. Selon cette organisation très impliquée dans la mobilisation contre Khartoum dans la guerre civile au Darfour, un contingent de la LRA aurait trouvé refuge au Darfour-Sud, "dans une zone sous contrôle du gouvernement", faisant craindre la "possibilité d’une réactivation de la collaboration" entre Joseph Kony et le président soudanais Omar el-Béchir.
Toujours selon Enough Project, qui ne cite aucune de ses sources, une équipe de reconnaissance de la LRA aurait cherché à prendre contact avec des militaires soudanais à leur base de Kafia Kingi, au Darfour-Sud, près de la frontière avec la Centrafrique. Joseph Kony et Omar el-Béchir font chacun l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, l’un notamment en Ouganda et l’autre au Darfour.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur