L’Onu accuse l’Erythrée de continuer à soutenir les insurgés
L’Erythrée a continué en 2009 de soutenir les groupes armés en lutte contre le gouvernement en Somalie, en violation de l’embargo sur les armes et malgré de nouvelles sanctions imposées en décembre contre Asmara par l’ONU, selon un rapport d’experts onusiens.
En 2009, "le gouvernement érythréen a continué de fournir une assistance politique, diplomatique, financière, et un soutien militaire présumé aux groupes d’opposition armée", indique un rapport du Groupe de contrôle de l’ONU sur la Somalie, panel d’experts qui surveille notamment l’embargo sur les armes dans ce pays.
"Le soutien a baissé, mais n’a pas cessé"
Ce soutien est intervenu "en violation de la résolution 1844 de l’ONU (datant de 2008)", souligne ce rapport qui doit être présenté cette semaine au Conseil de sécurité et dont l’AFP a eu connaissance de quelques extraits.
"Fin 2009, peut-être en réponse à la pression internationale, l’échelle et la nature du soutien érythréen ont diminué, ou est devenu moins visible, mais n’a en tout cas pas cessé", estiment les experts de l’ONU.
Fin décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une série de mesures contre l’Erythrée, en raison de son action déstabilisatrice en Somalie.
Jusqu’il y a peu "un sponsor majeur de l’opposition armée somalienne", l’Erythrée a concentré son soutien politique aux insurgés islamistes du Hezb al-Islam d’Hassan Dahir Aweys, dont Asmara a facilité le retour en Somalie en avril 2009 afin qu’il prenne le leadership de ce mouvement, explique le Groupe de contrôle.
En 2008, l’Erythrée a cependant établi des liens directs avec d’autres groupes de l’opposition armée, dont les shebab et la milice Ras Kamboni, avec des paiements allant de 40. 000 à 50. 000 dollars mensuels moyens à chacun de ces groupes, précise le rapport.
En 2009, ces contributions financières ont été versées notamment à Mukhtar Robow, l’un des principaux leaders des shebab.
Se réclamant d’al-Qaïda, les shebab contrôlent aujourd’hui près de 80% du centre-sud de la Somalie, et y ont peu à peu marginalisé Hezb al-Islam.
De façon plus générale, "armes et munitions continuent d’entrer en Somalie à un flot incessant, en violation de l’embargo total sur les armes".
Les principales sources de ces armes "restent le Yémen et l’Ethiopie".
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