Israël négocie toujours une trêve à Gaza, tout en bombardant le Liban
Le Hezbollah libanais et Tsahal ont encore échangé des tirs de missile à la frontière israélo-libanaise. Selon des médias israéliens, le cabinet de Benyamin Netanyahou a discuté d’un nouveau projet de trêve associée à une libération d’otages détenus par le Hamas.
L’armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit du 25 au 26 avril, alors qu’une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l’espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d’otages à Gaza.
Tsahal a fait état de « deux tirs de missiles anti-chars » ayant touché le nord d’Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les « sources de ces frappes » avec des tirs d’artillerie. Des avions militaires ont frappé des « infrastructures » du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l’armée israélienne dans un bref communiqué.
De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant « touché » les forces israéliennes à la frontière.
L’armée israélienne avait annoncé le 24 avril mener une « action offensive » sur le sud du Liban, d’où le Hezbollah mène des attaques contre l’armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.
Une offensive sur Rafah pour « détruire les derniers bastions du Hamas »
Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, « dernier » bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d’offensive, un bain de sang dans cette ville du sud du territoire, frontalière avec l’Égypte et refuge pour près d’un million et demi de Palestiniens.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou estime qu’une telle offensive est nécessaire pour « vaincre » l’organisation palestinienne et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza. Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé le 25 avril que le cabinet de guerre s’était réuni « pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas ».
Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d’un nouveau projet de trêve associée à une libération d’otages, avant une visite prévue ce 26 avril d’une délégation égyptienne, pays médiateur à l’instar du Qatar et des États-Unis. D’après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas « humanitaires ».
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Appel international à « la libération de tous les otages »
Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré depuis le Qatar qu’un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d’obtenir « ce qu’il veut », soit d’« éliminer le Hamas ou de récupérer » les otages.
Les dirigeants de 18 pays, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé le 25 avril le Hamas à « la libération immédiate de tous les otages ». « L’accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza », poursuit le texte.
À la suite du 7-Octobre par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort de 1 170 personnes, plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens. En représailles, Israël a promis de détruire l’organisation palestinienne et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu’à présent 34 305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.
Construction d’un port temporaire par les États-Unis
Alors que les 2,4 millions d’habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les États-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d’aide. Washington avait annoncé au début de mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d’acheminement de l’aide internationale par voie terrestre depuis l’Égypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.
Ces développements interviennent alors qu’aux États-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise. De Los Angeles à Atlanta, d’Austin à Boston, le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens grossit d’heure en heure après être parti il y a plus d’une semaine de l’université Columbia à New York.
(Avec AFP)
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