Arrestation d’Agathe Habyarimana : « il n’est jamais trop tard » selon Kagamé

Le président rwandais a salué l’arrestation d’Agathe Habyarimana en France, mais regrette que cela ne se soit pas produit plus tôt.

Agathe Habyarimana le 14 avril 1977 © AFP

Agathe Habyarimana le 14 avril 1977 © AFP

Publié le 9 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Le président rwandais Paul Kagame s’est félicité lundi de l’arrestation la semaine dernière près de Paris de la veuve de l’ex-président Juvénal Habyarimana pour son rôle présumé dans le génocide, tout en estimant qu’elle aurait pu être jugée depuis longtemps en France.

"Un pays censé avoir un système judiciaire bien développé"

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Agathe Habyarimana, 67 ans, veuve du président rwandais assassiné en 1994, "a été accusée d’être impliquée dans le génocide au Rwanda", a déclaré M. Kagame, lors d’une conférence de presse à Londres. "Pourtant cette personne qui a commis ces crimes, se trouvait en France, pays censé avoir un système judiciaire bien développé en vertu duquel on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit jugée".

"Ca ne s’est pas produit pendant 16 ans. Elle a été arrêtée en France, très bien, il n’est sans doute jamais trop tard dans cette affaire", a souligné M. Kagame. "Différentes affaires de personnes impliquées dans le génocide ont été traduites devant la justice avec succès au Rwanda, avec équité".

Cinq jours après la visite du président français Nicolas Sarkozy au Rwanda, Agathe Habyarimana a été arrêtée le 2 mars près de Paris avant d’être remise en liberté sous contrôle judiciaire dans l’attente de sa comparution devant la cour d’appel de Paris, qui devra statuer sur la demande d’extradition du Rwanda.

Nous attendons que la justice soit faite

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L’attentat contre l’avion transportant son époux le 6 avril 1994 au soir est considéré comme le signal déclencheur du génocide, qui fit selon l’Onu environ 800. 000 morts, essentiellement tutsis. Kigali accuse Agathe Habyarimana d’avoir participé à la planification et à l’organisation du génocide.

"Je ne sais pas ce que le système judiciaire français veut faire de ce dossier, avec un peu de chance ils vont vouloir mener un procès jusqu’à son terme", a relevé le président rwandais.

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"Quelle que soit la voie empruntée, nous attendons que la justice soit faite. C’est l’objectif de notre pays, que l’on mène nous-mêmes le procès ou que de telles affaires soient jugées ailleurs, peu importe", a-t-il souligné.

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