Les Irakiens ont voté en masse malgré les attaques

De nombreux électeurs se sont rendus aux urnes dimanche pour les deuxièmes élections législatives de l’après Saddam Hussein, malgré les attaques qui ont émaillé le scrutin.

Une irakienne dans un bureau de vote près de Bagdad, le 7 mars 2010 © AFP

Une irakienne dans un bureau de vote près de Bagdad, le 7 mars 2010 © AFP

Publié le 8 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

Les mortiers et les bombes font trembler dimanche les murs des immeubles de Bagdad mais pas Arabiya al-Samarraï ni ses deux enfants qui sont présents dans un bureau de vote à Mansour, un quartier sunnite dans l’ouest de la capitale.

"C’est notre destin. Nous Irakiens, ne connaissons pas notre avenir mais pour nous aujourd’hui les bombes sont des vétilles", assure ce professeur d’anglais de 46 ans alors que plus de 70 obus sont tombés et des dizaines de bombes ont explosé ôtant la vie à 24 personnes.

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"Nous espérons une vie meilleure et j’espère que les élections seront un succès", dit cette femme qui travaille comme volontaire pour la commission électorale comme son fils Badr, 21 ans, et sa fille Lena, 23 ans, dans l’école primaire Al-Nil, transformée pour l’occasion en centre de vote.

Toute la famille a choisi de voter pour la liste laïque, le Bloc irakien, de l’ancien Premier ministre Iyad Allawi, qui entend revenir au pouvoir après une éclipse de cinq ans.

Le bâtiment est entouré de barbelés et lourdement gardé. Comme les voitures ne sont pas en principe autorisées à circuler, les électeurs arrivent à pied et se soumettent volontiers à la fouille corporelle.

Chacun est conscient du danger mais tous veulent faire bonne figure. "Nous n’avons pas peur des bombes. Les gens vont voter", assure Abbas Hussein, un coordinateur de la commission électorale en égrenant son chapelet entre ses doigts, l’index taché d’encre violette indélébile prouvant qu’il a fait son devoir de citoyen.

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"C’est encore tôt et pourtant nous avons déjà vu passer plusieurs centaines d’électeurs, je pense que beaucoup vont arriver plus tard", confie ce professeur de dessin.

Si Iyad Allawi a la cote dans la famille Samarraï, d’autres penchent plutôt pour le Premier ministre Nouri al-Maliki, qui s’il l’emporte serait le premier chef du gouvernement à se maintenir au pouvoir en Irak de manière démocratique.

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"J’ai voté pour Maliki car depuis deux ans, il a amélioré la situation sécuritaire", assure Acil Kazem, 30 ans, coiffée d’un foulard vert et d’une blouse de la même couleur, juste avant une nouvelle détonation.

"Ces bombes ne me surprennent pas. C’était prévisible que des gens feraient tout pour perturber les élections", ajoute cette employée à la Bourse de Bagdad.

Al Qaïda a menacé de mort ceux qui oseraient braver son interdiction de participer au scrutin.

"L’Irak est une oasis de démocratie au milieu d’un désert de totalitarisme et de dictature", a affirmé le chef de la diplomatie irakien Hoshyar Zebari, qui votait à Mossoul.

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