Le pouvoir accusé du meurtre d’un leader politique

Un candidat potentiel à la prochaine élection présidentielle éthiopienne a été poignardé à mort. Les membres de l’opposition attribuent cette « intimidation » au parti au pouvoir. Celui-ci parle d’une « bagarre », qui n’a « rien à voir avec le gouvernement ».

Publié le 4 mars 2010 Lecture : 2 minutes.

L’opposition éthiopienne a affirmé que l’un de ses candidats aux prochaines élections de mai 2010 a été assassiné mardi 2 mars dans le nord de l’Ethiopie en raison de ses activités politiques, et a accusé le parti au pouvoir "d’intensifier" sa répression contre l’opposition. Selon Siye Abraha, responsable des relations extérieures de la coalition d’opposition, le Forum pour le dialogue démocratique en Ethiopie (Medrek), un candidat de la coalition dans la province du Tigré (nord) a été poignardé à mort à cause de ses activités politiques. Un autre a été passé à tabac par des hommes armés, toujours dans le Tigré, fief du Front révolutionnaire démocratique des peuples d’Ethiopie (EPRDF, au pouvoir). "Ils intensifient leur stratégies de répression avant les élections, en arrêtant, en intimidant, en frappant et même en tuant les candidats de l’opposition", a accusé Siye Abraha, interrogé au téléphone par l’AFP. "C’est inacceptable", a encore estimé cet ancien ministre de la Défense et co-fondateur de l’EPRDF, qui a dénoncé ces "tactiques illégales". "En dépit de ce harcèlement répété (. . . ) le peuple éthiopien mérite une alternative", a-t-il affirmé, soulignant que son mouvement ne se retirera pas de la course électorale.

Simple "dispute"

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Pour le gouvernement, cet assassinat n’est pas le résultat d’un harcèlement politique, mais d’une simple dispute. "Nous avons essayé de vérifier les deux incidents, et trouvé que la personne décédée était impliquée dans une bagarre dans son bar avec un client (. . . ). Un suspect a été arrêté et placé en détention", a affirmé le secrétaire d’Etat à la communication, Shimeles Kemal. Il a déploré les deux incidents, soulignant qu’ils n’avaient "rien à voir avec le gouvernement".

Des élections générales sont prévues le 23 mai prochain, les premières au niveau national depuis le scrutin de 2005 qui avait vu l’opposition enregistrer les meilleurs scores de son histoire, mais avait été marqué par une sanglante répression au cours de manifestations de l’opposition qui dénonçait le résultat du scrutin. L’opposition accuse régulièrement le gouvernement de harceler ses candidats, ce que le gouvernement réfute, affirmant vouloir organiser des élections libres et transparentes. La présidente du principal parti d’opposition, Birtukan Mideksa, est emprisonnée depuis 17 mois.

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