L’au revoir à Kolingba
Des centaines de Centrafricains ont accompagné dans la ferveur le cercueil de l’ex-président centrafricain André Kolingba jusqu’à son domicile de Bangui après la levée du corps au petit matin.
"Grand K. (surnom affectueux d’André Kolingba), le peuple centrafricain te doit la démocratie", pouvait-on notamment lire sur des banderoles à travers la ville lors des obsèques de l’ancien président, lundi 1er mars. Des branches de palmiers attachées à des poteaux, signe de deuil en Centrafrique, étaient visibles sur les grandes artères. "Baba aké goué apè oh!", "Papa ne partira pas oh!", en langue nationale sango, entendait-on aussi dans le long cortège de voitures accompagnant le cercueil depuis le Centre national hospitalier universitaire de Bangui, où la levée du corps a eu lieu vers 7h30 locales, jusqu’à la résidence du défunt, au quartier Ouango (sud-est de la capitale), où une chapelle ardente a été dressée. ertains habitants, des jeunes pour la plupart, ont fait le parcours d’une vingtaine de kilomètres en courant et en chantant.
Mardi, un défilé militaire funèbre sera organisé avant l’inhumation de l’ancien président centrafricain à l’avant-dernier jour d’un deuil national observé depuis le 25 février. André Kolingba, ancien général d’armée, est décédé le 7 février à Paris à l’âge de 73 ans d’un cancer de la prostate.
André Kolingba avait été porté au pouvoir en 1981 par un coup d’Etat ayant renversé le président David Dacko (1979-1981). En 1987, il avait créé le Rassemblement démocratique centrafricain, qui demeura parti unique jusqu’au début des années 1990. La pression de la rue et des grèves sans précédent dans le pays l’avaient contraint à autoriser le multipartisme en 1991. Il s’est maintenu au pouvoir jusqu’en 1993, date des premières élections démocratiques remportées par Ange-Félix Patassé (1993-2003). M. Patassé a été renversé par un coup d’Etat de François Bozizé, actuellement au pouvoir.
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