Tollé après l’appel de Kadhafi au « djihad » contre la Suisse
L’appel du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi au « djihad » contre la Suisse constitue des « propos inacceptables », a déclaré vendredi le ministère français des Affaires étrangères, estimant que le différend suisso-libyen doit être réglé par la « négociation ».
"De tels propos sont inacceptables. C’est par la négociation que le différend entre la Libye et la Suisse doit être réglé", a dit le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, lors d’un point-presse, en réponse à une question sur cet appel à la guerre sainte contre la confédération helvétique. "Nous soutenons les efforts entrepris par la présidence de l’Union européenne à cette fin", a rappelé M. Valero. Les appels à la guerre sainte par un chef d’Etat sont "inadmissibles", a estimé quant à lui le directeur général des Nations Unies à Genève, Serguei Ordzhonikidze.
"Je crois que de telles déclarations de la part d’un chef d’Etat sont inadmissibles dans le cadre des relations internationales", a déclaré M. Ordzhonikidze lors d’un point de presse à Genève. L’appel arrive "à un moment inopportun" alors que des efforts sont en cours pour régler le différend entre Tripoli et Berne, a jugé pour sa part le porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE Catherine Ashton.
Guerre des visas
Mouammar Kadhafi a appelé jeudi à la guerre sainte (jihad) contre la Suisse, en raison de l’interdiction de la construction de minarets votée par référendum fin novembre à près de 60% dans la confédération. Les relations entre la Suisse et Tripoli se sont détériorées après l’interpellation musclée, en juillet 2008 à Genève, d’un des fils du colonel Kadhafi, Hannibal, sur plainte de deux domestiques l’accusant de mauvais traitements. Peu après, les autorités libyennes avaient arrêté deux Suisses, qui ont été jugés pour "séjour illégal" et "exercice d’activités économiques illégales". L’un d’eux a été libéré lundi mais l’autre purge une peine de quatre mois de prison en Libye.
Membre de l’espace Schengen, la Suisse a par ailleurs mis en place une politique restrictive en matière d’octroi de visas Schengen à des citoyens libyens. Cette mesure avait provoqué la colère de la Libye qui a décidé le 14 février de faire de même avec les Européens, provoquant l’intervention de l’UE et des capitales européennes gênées par le conflit pour la libre circulation de leurs ressortissants.
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