Après l’Égypte, la Tunisie à son tour secourue par le Golfe

Le crédit, de 1,2 milliard de dollars, versé sur trois ans servira à financer les importations de matières premières destinées à des entreprises publiques tunisiennes majoritairement déficitaires.

Hani Salem Sonbol, directeur général de l’ITFC au sommet du groupe de la Banque islamique pour le développement (BID) à Riyad, le 28 avril 2024. © DR

Hani Salem Sonbol, directeur général de l’ITFC au sommet du groupe de la Banque islamique pour le développement (BID) à Riyad, le 28 avril 2024. © DR

Publié le 29 avril 2024 Lecture : 2 minutes.

Le fonds islamique ITFC, basé en Arabie saoudite, va verser une aide de 1,2 milliard de dollars sous forme de prêt à la Tunisie, destinée principalement aux entreprises publiques du pays, qui sont lourdement endettées. L’accord-cadre pour ce financement a été signé le 28 avril à Riyad par la ministre de l’Économie tunisienne Feryel Ouerghi et le PDG de l’ITFC (Société islamique internationale de financement du commerce), Hani Salem Sonbol, en marge de réunions annuelles du groupe de la Banque islamique pour le développement (BID).

Le crédit, versé sur trois ans, servira à financer les importations de matières premières, en particulier de produits pétroliers, destinées à des entreprises publiques tunisiennes, a précisé le ministère tunisien dans un communiqué.

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L’aide accordée à la Tunisie intervient dans une période où le pays est secoué par une profonde crise économique et financière. Lourdement endetté à hauteur de 80 % du PIB et très dépendant de ses importations alimentaires et en énergie, le pays est entré en récession sur les deux derniers trimestres de 2023. Après seulement 0,4 % l’an passé, les économistes prévoient environ 2 % de croissance cette année.

Manque d’investissements et de troubles sociaux à répétition

L’État, qui contrôle une centaine d’entreprises publiques pour la plupart déficitaires, centralise l’achat de nombreux produits subventionnés dont des denrées cruciales comme les carburants et les céréales. Parmi les entreprises d’État figure aussi l’ancien fleuron industriel, la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) qui a vu sa production s’effondrer depuis la Révolution de 2011, à cause d’un manque d’investissements et de troubles sociaux à répétition. La Tunisie, qui produisait 8 millions de tonnes de phosphates (utilisés comme engrais) en 2010, n’en extrait plus que 2,7 à 4 millions de tonnes par an.

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Face à d’importantes échéances de dette à rembourser, l’État a obtenu le feu vert du Parlement en février pour un financement direct « à titre exceptionnel » de son budget par la Banque centrale de Tunisie à hauteur de 7 milliards de dinars (environ 2 milliards d’euros).

Selon des économistes, la Tunisie est en manque de liquidités aussi à cause du rejet il y a un an par le président tunisien Kaïs Saïed d’un nouveau crédit du FMI de 2 milliards de dollars, au motif que les réformes à mener en contrepartie ne seraient pas soutenables pour les Tunisiens.

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(Avec AFP)

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