Essais nucléaires : la France doit « reconnaître ses responsabilités »
La France doit reconnaître « toute sa responsabilité » pour les dommages causés par les essais nucléaires dans le Sahara algérien. C’est la réclamation formulée par les participants à un colloque international sur ces expérimentations mardi à Alger.
![Essais nucléaires français, dans les années 60 près de Reggane dans le sud algérien © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/02/24/024022010090526000000bombea.jpg)
Essais nucléaires français, dans les années 60 près de Reggane dans le sud algérien © AFP
Les participants du colloque international ont émis, à l’issue de cette rencontre de deux jours, une série de propositions pour lutter efficacement contre l’impact de ces essais, contenues dans trois rapports qui doivent être remis au ministre des Anciens combattants, Mohamed Cherif Abbas, selon les organisateurs.
Prise en charge des indemnisations
Les auteurs de ces documents ont jugé que la France "doit reconnaître toute sa responsabilité pour les dommages causés par ces explosions et prendre en charge l’indemminsation des victimes de ces essais nucléaires".
Ils demandent également à l’Etat français "d’entamer dans l’immédiat avec l’aide de l’Etat algérien les opérations de décontamination et de réhabilitation de sites" touchés par les radiations.
Les participants ont également appelé à la création d’un "binôme atomique" entre l’Algérie et la France, similaire aux binômes atomiques créés entre les Etats-Unis et le Japon, les Etats-Unis et les Iles Marshall, la Russie et le Kazakhstan, la Grande-Bretagne et l’Australie, ainsi que la France et la Polynésie, selon les rapports.
Ouverture des archives
Les participants ont proposé de demander à la France "l’ouverture des archives des essais nucléaires sur les sites algériens et notamment les archives relatives aux lieux d’enfouissement des déchets", dans le cadre de ce binôme atomique.
"La loi sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires demeure de portée fort limitée au regard de son champ d’application et ne répond aucunement aux revendications algériennes quant aux droits des populations sahariennes", a souligné le juriste Azzedine Zalani.
La première bombe atomique française a explosé le 13 février 1960 près de Reggane dans le grand sud algérien, à quelque 1.700 km d’Alger. Trois autres essais nucléaires atmosphériques suivront, avant que le site ne soit déplacé plus au sud près de Tamanrasset, où 14 autres essais souterrains seront réalisés.
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