À Paris, Félix Tshisekedi dénonce les « velléités prédatrices de puissances étrangères » contre la RDC
En visite officielle en France, le président de la RDC a déploré lundi soir « l’ignorance de l’injustice » que son peuple subit depuis trente ans face aux « velléités prédatrices de certaines puissances étrangères ».
Arrivé lundi matin pour une visite officielle de deux jours, le président congolais s’est exprimé au Collège des Bernardins, à l’occasion de la présentation de son livre « Pour un Congo retrouvé ». Félix Tshisekedi a notamment déclaré : « Cette tribune m’offre l’opportunité de faire part à votre audience de la déception du peuple congolais face à l’ignorance de l’injustice qu’il subit depuis plus de trente années suite à une guerre qui lui a été imposée« .
« Je ne pouvais pas manquer de m’exprimer sur la tragédie que connaît mon pays », a-t-il ajouté, dénonçant les « velléités prédatrices et expansionnistes exprimées par certaines puissances étrangères ». Et de poursuivre : « À nos amis Français, je dirais que je compte sur votre communauté pour relayer dans toutes les sphères constituant votre République l’aspiration de mon peuple pour un Congo retrouvé, un Congo fort de sa diversité, fort de sa richesse. »
« Guerre de pillage des ressources naturelles »
« C’est une guerre de pillage des ressources naturelles », avait auparavant assuré sur RFI l’ambassadeur congolais à Paris, Émile Ngoy Kasongo, fustigeant « le silence coupable de la communauté internationale ». « Nous sommes en droit de demander des sanctions », avait-t-il insisté, alors que Kinshasa réclame de longue date des mesures de rétorsion contre le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23.
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Lors de cette visite, qui intervient plus d’un an après un déplacement houleux à Kinshasa du président français Emmanuel Macron, Félix Tshisekedi devrait demander à son homologue de prendre des sanctions contre Kigali. Ce mardi, il devait visiter l’École militaire aux côtés du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avant un déjeuner de travail à l’Élysée avec Emmanuel Macron, à l’issue duquel les deux présidents donneront une conférence de presse.
Appel « à la reprise des discussions »
Au centre des discussions devrait figurer la guerre meurtrière dans l’est du pays, en proie aux violences de nombreux groupes armés, dont les rebelles du M23, qui se sont emparés de vastes pans du territoire et encerclent actuellement presqu’entièrement Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Emmanuel Macron a appelé la semaine dernière Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame « à la reprise des discussions » et a demandé « le respect de l’intégrité territoriale de la RDC ». Mais ni Paris – dont les relations avec Kigali se sont nettement réchauffées depuis un rapport d’historiens en 2021 sur la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda – ni aucun autre pays occidental ne sont allés jusqu’à prendre des sanctions.
La visite du président de la RDC survient quelques jours après que l’État congolais a accusé le constructeur informatique Apple d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement » qui proviendraient « de mines congolaises » au sein desquelles « de nombreux droits humains sont violés ». Dans une mise en demeure adressée au groupe, les avocats de l’État congolais désignent le Rwanda comme un « acteur central de l’exploitation illégale de minerais (…) en RDC ».
(avec AFP)
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