Fédération tunisienne de football : l’élection à la présidence de nouveau reportée ?

Le football tunisien aurait dû désigner son nouveau président le 11 mai prochain. Mais les trois candidatures, celles de Mohamed Wassef Jlaïel, Zied Tlemçani et Jalel Tekaya, ont été successivement rejetées. Le (mauvais) spectacle continue, et un nouveau report de l’élection est envisagé.

Les joueurs tunisiens lors d’une une séance d’entraînement, le 23 janvier 2024, à la veille du match de la CAN contre l’Afrique du Sud. © FADEL SENNA / AFP

Les joueurs tunisiens lors d’une une séance d’entraînement, le 23 janvier 2024, à la veille du match de la CAN contre l’Afrique du Sud. © FADEL SENNA / AFP

Alexis Billebault

Publié le 2 mai 2024 Lecture : 3 minutes.

Avec un tout petit peu plus de deux mois de retard par rapport au calendrier initial, la Fédération tunisienne de football (FTF) aurait dû en théorie avoir un nouveau patron le 11 mai prochain. L’élection du 9 mars dernier avait été reportée après l’invalidation des listes des trois candidats – Wissem Letaiëf, Maher Ben Aïssa et Jalel Tekaya. La Fifa, qui avait dépêché des émissaires en Tunisie au début du mois de mars, avait accepté de prolonger l’intérim du bureau fédéral pour deux mois, afin d’éviter l’installation d’un comité de normalisation, autrement dit la mise sous tutelle de l’instance.

Mais à moins de deux semaines du scrutin, le scénario vient de se répéter. Le 30 avril, le Comité électoral indépendant de la FTF a décidé d’invalider les candidatures de Zied Tlemçani et de Jalel Tekaya, qui avaient pourtant été acceptées dans un premier temps. Selon ce comité, les deux listes ne répondent pas aux exigences des statuts de la fédération. Les deux hommes ont cependant la possibilité de faire appel, un droit dont ils ne devraient pas se priver. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le scrutin du 11 mai est maintenu. « Mais dans les conditions actuelles, un report semble se dessiner », indique un proche d’un des candidats.

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Le dossier Mohamed Wassef Jlaïel, qui assure la présidence de la FTF par intérim, avait été le premier à être rejeté par la Commission électorale indépendante. Sa candidature avait été contestée par Tekaya et Tlemçani, lesquels mentionnaient dans leur recours la présence sur sa liste de Ridha Sellami. Ce dernier est membre de la Commission nationale d’appel, et ce rôle n’est pas compatible avec l’article 36 alinéa 1 des règlements de la fédération. Le dirigeant avait néanmoins contesté cette décision devant cette même commission le 28 avril, mais sans obtenir gain de cause. Deux jours plus tard, le comité électoral avait été saisi pour étudier de plus près les dossiers des deux autres candidats, avec le résultat que l’on connait.

La Fifa pourrait perdre patience

Jalel Tekaya, un ancien membre du bureau fédéral de la FTF, s’était déjà présenté en 2016 face à Wadie Jary. Au mois de mars dernier, son dossier a été d’abord validé, avant d’être rejeté. Zied Tlemçani avait à son tour décidé de tenter sa chance. L’ancien international (20 sélections), qui fêtera ses 61 ans la veille de l’élection, si elle est maintenue, a joué à l’Espérance Tunis, au Vitoria Guimaraes (Portugal) et au Vissel Kobé (Japon) et a été directeur sportif de l’Espérance. Cet ingénieur informatique a par ailleurs fondé en 2002 la société Bitaka Group, qui évolue dans les domaines de la télécommunication et de la monétique.

La Fifa, qui s’était montrée arrangeante en acceptant en mars dernier un report de l’élection au mois de mai, pourrait perdre patience si la date qui avait été fixée lors des différentes entrevues menées avec les membres de la FTF et le ministère des Sports n’était pas respectée. Et la menace d’une mise sous tutelle de la fédération tunisienne par la Fifa, via la nomination d’un comité de normalisation chargé de préparer l’élection, pourrait alors être mise à exécution.

Le football tunisien traverse depuis plusieurs mois une crise profonde, après l’incarcération au mois d’octobre dernier de Wadie Jary, président de la FTF depuis 2012, dans le cadre d’une enquête pour des soupçons de corruption. Officiellement, son mandat a pris fin le 14 mars. L’élection du 11 mai prochain devait mettre un terme à cette période difficile. Ce n’est visiblement pas gagné…

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