Kofi Annan intervient dans la crise politique
L’ex-secrétaire général des Nations unies et médiateur dans la crise kényane, Kofi Annan, a appelé jeudi les dirigeants kényans à résoudre leurs différends et préserver les acquis de deux ans de gouvernement de coalition. L’accord de partage du pouvoir qui avait permis de mettre fin aux violences post-électorales fin 2007-début 2008 est menacé par un désaccord public entre le président et le Premier ministre.
![Kofi Annan avait réussi à arracher l’accord politique de février 2008, aujourd’hui menacé © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/02/18/2010021812025620.jpg)
Kofi Annan avait réussi à arracher l’accord politique de février 2008, aujourd’hui menacé © AFP
"Le panel de l’Union africaine (composé) d’éminentes personnalités africaines fait part de son inquiétude face à l’impasse politique actuelle au Kenyan et ses éventuelles conséquences sur la mise en oeuvre de l’accord national", selon un communiqué.
Le panel, dirigé par M. Annan, était parvenu à arracher un accord de partage du pouvoir en février 2008 pour mettre fin aux violences qui avaient accompagné la réélection controversée du président Mwai Kibaki fin 2007. Quelque 1. 500 personnes avaient été tuées et environ 300. 000 déplacées lors de ces violences.
M. Kibaki avait été maintenu à la présidence du pays tandis qu’un poste de Premier ministre était créé et confié à son adversaire malheureux Raila Odinga.
Dans son communiqué, le panel souligne les avancées du gouvernement de coalition sur les réformes constitutionnelle, électorale et agraire.
"Toutefois, le panel s’inquiète de ce que ces progrès pourraient être annihilés si le désaccord actuel n’est pas promptement résolu", poursuit le communiqué.
Montée des tensions
La tension est montée d’un cran ce week-end lorsque le président a annulé la suspension provisoire, annoncée quelques heures auparavant par le Premier ministre, des ministres de l’Education et de l’Agriculture, accusés de corruption.
Pour ses détracteurs, M. Odinga ne cherchait en fait qu’à saper les ambitions politiques du ministre de l’Agriculture, William Ruto, un allié de poids pendant les élections de 2007 et potentiel rival lors des prochaines de 2012, dans un pays où les mésalliances politiques sont monnaie courante.
De leur côté, les critiques du président estiment que son refus de limoger même provisoirement deux ministres soupçonnés de malversations, démontrait une nouvelle fois le caractère corrompu du régime.
Le parti de M. Odinga a menacé de boycotter les prochains conseils des ministres.
Dans son communiqué, le panel appelle le président et le Premier ministre "à se rencontrer de toute urgence pour s’accorder" sur les modalités de partage du pouvoir.
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