L’UE combat le trafic de drogue en Afrique de l’Ouest

Sept Etats d’Afrique de l’Ouest, inquiets de voir prospérer le trafic de cocaïne et d’autres stupéfiants sur leur territoire, se sont engagés lundi à Dakar à mieux coordonner la lutte, avec l’aide de l’Union européenne qui doit débloquer 15 millions d’euros.

Brice Hortefeux (G), Bécaye Diop et Soulayemane Ndene Ndiaye, le 15 février 2010 à Dakar © AFP

Brice Hortefeux (G), Bécaye Diop et Soulayemane Ndene Ndiaye, le 15 février 2010 à Dakar © AFP

Publié le 16 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Les ministres français et espagnols de l’Intérieur – Brice Hortefeux et Alfredo Perez Rubalcaba – avaient fait spécialement le déplacement pour lancer cette "initiative de Dakar" avec leurs homologues de Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Cap-Vert, Mali, Mauritanie et Sénégal.

"C’est le moment d’agir, ensemble", Européens et Africains, a lancé M. Rubalcaba, en rappelant que son pays, l’Espagne, était "une porte d’entrée en Europe d’une bonne part du hachisch provenant d’Afrique du Nord et de la cocaïne d’Amérique latine".

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A son ouverture, la Conférence a d’abord constaté "l’inefficacité" de la lutte menée jusqu’à présent en Afrique de l’Ouest, face aux puissants cartels de la drogue.

Une "note technique" distribuée aux participants déplorait le "déficit de coopération judiciaire entre Etats", la "léthargie des comités interministériels de lutte contre la drogue" ou encore l’"inertie" des magistrats dans les affaires de blanchiment d’argent. . .

Une "feuille de route" a donc été adopté pour rendre, enfin, "opérationnel" le plan d’actions adopté en octobre 2008 à Praia. "Nous avons convenu d’agir plus et de parler moins", a résumé le ministre sénégalais de l’Intérieur, Bécaye Diop.

15 millions d’euros d’aide

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Il est ainsi prévu d’"intensifier les formations collectives des juges et procureurs en vue de favoriser l’émergence de groupes de magistrats spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée" ou encore "de créer dans chaque Etat un service central chargé de collecter toutes les informations relatives au trafic (trafiquants, filières, saisies)".

"L’Europe va apporter une aide de 15 millions d’euros. La France s’engage avec un concours de près de 800. 000 euros", a déclaré M. Hortefeux. Aucune précision n’a été apportée sur cette aide européenne.

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L’aide française devrait notamment être utilisée pour "l’amélioration de la formation des officiers de police" ouest-africains ou "le soutien aux cellules aéroportuaires anti-trafic, notamment pour la détection des mules" (voyageurs transportant de la drogue dans leur corps ou leurs bagages), a-t-il dit.

Drogues synthétiques

La semaine dernière, la police sénégalaise avait ainsi arrêté une ressortissante sud-africaine en provenance du Brésil qui voyageait avec quatre kilogrammes de cocaïne dissimulés dans des tableaux et des posters de footballeurs.

"Même si la quantité de cocaïne saisie sur le territoire et en provenance de l’Afrique de l’Ouest a diminué (à partir de 2008, ndlr), la situation demeure préoccupante", a commenté le directeur exécutif de l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa.

"La découverte d’importantes quantités de drogues synthétiques et de précurseurs en Guinée l’été dernier est de mauvaise augure, car elle indique que l’Afrique de l’Ouest n’est plus seulement une région de transit mais devient un lieu de production", a ajouté M. Costa.

Tout en mentionnant "des efforts" et "des progrès énormes" dans la lutte anti-drogue, le responsable onusien a ensuite souligné devant la presse que le trafic portait désormais sur "des tonnes de cocaïne" et non plus des kilos.

En novembre, l’affaire dite de "l’avion de la coke" avait ainsi fait grand bruit. Un Boeing 727 venant du Venezuela avait atterri en plein désert du nord du Mali, sur une piste artisanale. Les trafiquants avaient pu décharger "la cocaïne et les autres produits illicites" qu’il transportait selon l’ONUDC, avant d’abandonner l’appareil.

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