Tripoli ne délivrera plus de visas aux Européens
La Suisse avait interdit à 188 responsables libyens, dont Mouammar Kadhafi de se rendre en Suisse. En retour, Tripoli a décidé d’empêcher les citoyens de l’espace Schengen de se rendre en Libye.
La Libye n’accordera plus de visas aux citoyens de l’espace Schengen, a annoncé dimanche un responsable libyen cité par le journal Oea proche de Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi.
"La Libye a décidé d’arrêter l’octroi de visas d’entrée à tous les citoyens des pays européens", a indiqué le responsable sous couvert de l’anonymat, précisant cependant que cette mesure concerne seulement les ressortissants des pays de l’espace Schengen.
Le journal ne précise pas les motivations de ces mesures mais reprend une information publiée plus tôt sur son site internet, selon laquelle la Suisse a interdit à 188 responsables libyens d’entrer en Suisse, avec en toile de fond la crise diplomatique entre Tripoli et Berne.
Selon Oea, qui cite un "responsable libyen de haut niveau", la liste suisse comprend le colonel Kadhafi et sa famille, des responsables du Congrès général du peuple (Parlement), du gouvernement, ainsi que des "responsables économiques et des dirigeants militaires et des services de sécurité".
L’affaire Hannibal
Interrogée par l’AFP, une porte-parole du Département (ministère) suisse des Affaires étrangères, Nadine Olivieri, a refusé de confirmer l’information. "La Suisse continue sa politique restrictive en matière de visas envers la Libye", a-t-elle indiqué, estimant que "ce n’est rien de nouveau".
La Libye avait déjà protesté en novembre 2009 contre une politique européenne limitant l’octroi de visas Schengen visant les Libyens, dénonçant une "solidarité systématique et programmée" avec Berne. Elle a menacé plus récemment de durcir sa politique de visa à l’encontre des Européens.
La crise entre Berne et Tripoli avait éclaté après l’interpellation musclée en juillet 2008 à Genève d’un fils de M. Kadhafi, Hannibal, et de son épouse, sur une plainte de deux domestiques accusant leur employeur de mauvais traitements.
"L’affaire Hannibal" a depuis envenimé les relations entre Tripoli et Berne qui ont pris des mesures de rétorsion: retrait d’avoirs bancaires des banques suisses et départ forcé des sociétés helvétiques du côté libyen, politique restrictive de visas Schengen envers les ressortissants libyens côté suisse.
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