Togo : Cedeao, UA et OIF satisfaites des élections, l’opposition nettement moins
Les trois organisations internationales ont salué le bon déroulé du scrutin. Les Togolais étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés et conseillers régionaux, après l’adoption contestée d’une nouvelle Constitution.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine (UA) et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont exprimé leur satisfaction sur la tenue des élections législatives et régionales le 29 avril au Togo, dans un communiqué diffusé le 1er mai.
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Les trois organisations internationales « se félicitent de la mise en place d’un cadre permanent de concertation » ainsi que du « bon déroulement de la campagne électorale » et « saluent la tenue des élections dans le calme », selon leur communiqué.
La veille, une mission électorale de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) a jugé que le scrutin a été « libre, équitable et transparent ».
« Nombre abusif de votes », « retards », « fraudes »…
Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), a néanmoins estimé le 1er mai sur X (anciennement Twitter) que « les organisations internationales ont validé les élections frauduleuses », déplorant qu’elles aient déployé « moins de 70 observateurs » dans tout le pays.
L’un des grands rassemblements de l’opposition, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis de l’opposition et d’organisations de la société civile) a affirmé, le 30 avril, avoir constaté tout au long de la journée électorale « un nombre abusif de votes dans plusieurs centres », des « retards dans le démarrage du vote » et des listes électorales « pas affichées ».
Les résultats n’étaient toujours pas rendus public ce 2 mai au matin. Selon le code électoral, ils doivent être annoncés dans les six jours suivant le vote.
Nouvelle Constitution
Les Togolais étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés et conseillers régionaux, dans un contexte politique tendu après l’adoption contestée d’une nouvelle Constitution le 19 avril qui fait passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
L’enjeu de ces législatives est particulièrement important puisque le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale sera automatiquement nommé président du Conseil, une sorte de super-Premier ministre qui concentrera tous les pouvoirs. Le rôle de président de la République devient un simple titre honorifique.
L’opposition togolaise, qui dénonce le nouveau texte, y voit une manière pour l’actuel chef de l’État, Faure Essozimna Gnassingbé, président depuis 2005, de rester au pouvoir sans avoir à se soumettre à la limitation du nombre de mandats présidentiels. Le président de l’actuel parti majoritaire à l’Assemblée nationale, l’Union pour la République, pourrait donc assumer cette fonction de président du Conseil des ministres à l’issue des élections.
(avec AFP)
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