Des dizaines d’arrestations après des heurts avec des militaires à Siguiri
L’armée a arrêté des dizaines de personnes dans le nord-est de la Guinée à la suite d’affrontements entre des militaires et la population qui réclamait le versement de la contribution d’une société aurifère au développement local.
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Entre "45 et 50 personnes" ont été arrêtées à la suite de ces affrontements survenus vendredi et samedi dans la sous-préfecture de Siguiri, dans l’extrême nord-est, selon plusieurs témoins joints dimanche par l’AFP.
"Les personnes arrêtées ont été transportées à Léro (une société aurifère à Siguirini)", a indiqué Fanta Kéita, qui dit être depuis vendredi sans nouvelle de son mari et de son fils de 23 ans.
"On ne s’attaque pas impunément à l’autorité"
"Même les femmes en (état de) grossesse ne sont pas épargnées par les violences et la vague d’arrestations. La plupart des jeunes ont fui en brousse", a expliqué Mory Kouyaté, un notable de Siguirini.
"Les militaires bastonnent, blessent, pillent et saccagent les petits commerces, les domiciles des citoyens et ont même incendié une case et brûlé deux motos", a de son côté dit Sidiki Camara, un responsable local de la jeunesse.
"Oui il y a eu des arrestations parce qu’on s’attaque pas impunément à l’autorité", a déclaré à l’AFP une source à la gendarmerie de Siguiri, chef-lieu de la région, sans préciser combien de personnes avaient été arrêtées.
Ces affrontements, dont l’origine restait à préciser, ont également fait des blessés, dont le nombre n’était pas connu.
Conflit autour du "centime additionnel"
Selon des témoins, la population accuse le sous-préfet de Siguirini, le commandant Cécé 2 Koivogui de détournement du "centime additionnel", une contribution au développement local versée par les sociétés d’exploitation minière en Guinée pour des investissements sociaux.
Le montant de cette contribution n’a pas été précisé.
"Depuis qu’il (le sous-préfet) a été affecté ici (à une date non précisée), nous n’avons pas vu la couleur de nos fonds. Il a tout détourné et surtout, il n’est jamais à son bureau", a déclaré à l’AFP Sidiki Camara.
"Le sous-préfet est indésirable chez nous. Il est corrompu et d’ailleurs il est venu ici pour chercher de l’argent et non pour travailler", a pour sa part indiqué Mory Kouyaté.
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