Au Sénégal, le gouvernement de rupture s’attaque aux litiges fonciers
L’État sénégalais vient d’ordonner la suspension des demandes de baux et l’arrêt des chantiers dans des zones géographiques jugées sensibles, en particulier sur le littoral. Sont concernées Dakar, M’bour, Thiès et Saint-Louis.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 2 mai 2024 Lecture : 2 minutes.
Dans bien des pays africains, le foncier constitue la question qui fâche, surtout quand de riches investisseurs mettent la main sur des terres agricoles pour y construire des habitations. Très touristique, le Sénégal n’échappe pas à la polémique. Le nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a décidé de prendre le taureau par les cornes en suspendant temporairement l’examen des dossiers fonciers dans certaines localités, pour protéger notamment le littoral.
C’est lors de l’émission de télévision « Point de vue », fin avril, sur la chaîne nationale, que l’annonce en a été faite par Pierre Goudiaby Atepa, l’architecte à qui le Sénégal doit le Monument de la renaissance africaine. Il a notamment évoqué l’arrêt momentané de toutes les constructions sur le littoral, aussi bien sur la corniche ouest que sur la corniche est de Dakar.
Littoral et plus si affinités
Des détails ont suivi cette annonce télévisuelle. Il s’avère que c’est sur instruction du ministre des Finances que les services des Domaines et du Cadastre ont notamment suspendu les demandes de baux dans certaines zones. En province, sont plus précisément concernés le site de M’bour 4, une partie de celui de la station touristique de Pointe-Sarène, dans la commune de Malicounda, le plan d’aménagement de la nouvelle ville de Thiès ou encore la commune Ndiébène Gandiol, non loin de l’embouchure du fleuve Sénégal, à 20 km de la ville de Saint-Louis.
En dehors de la corniche ouest et de la corniche est, d’autres zones du giron de Dakar sont ciblées comme – de manière non exhaustive – un lotissement de l’entreprise Egbos, le hangar d’enrôlement des pèlerins, les pôles urbains de Diacksao Bambilor, le lac Rose ou encore des projets liées aux collines volcaniques des Mamelles.
Préserver la paix sociale
Les mesures de suspension concernent les attributions de parcelles, les demandes d’enregistrement de baux ou d’actes de vente, d’autorisation d’affecter en hypothèque ou encore les projets de morcellement, d’implantation de parcelles et d’établissement de plan.
Ces mesures conservatoires font suite à la mobilisation communautaire de plusieurs associations de riverains opposées à la multiplication, dans certaines zones, de constructions privées. Avant de reprendre les processus suspendus, les autorités sénégalaises entendent établir un inventaire exhaustif des données foncières, dans les zones géographiques les plus sensibles.
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