Goodluck Jonathan devient officiellement président par intérim
Le vice-président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a annoncé qu’il acceptait de présider temporairement la nation, comme l’avait requis mardi le parlement, en raison de l’absence prolongée du chef de l’Etat hospitalisé à l’étranger.
"Je reçois avec une humilité et un honneur profonds cet important appel au devoir. Je suis entièrement conscient des responsabilités qui reposent sur moi (. . . ) et que je vais assumer pleinement", a déclaré M. Jonathan, 52 ans, dans une allocution télévisée.
Fin de plusieurs mois d’incertitude
Mardi, les deux chambres de l’Assemblée nationale, le Sénat et la chambre des représentants, ont adopté chacune une résolution prévoyant que M. Jonathan assure l’intérim à la présidence, le chef de l’Etat Umaru Yar’Adua étant hospitalisé en Arabie saoudite depuis le 23 novembre pour une affection au coeur.
Elles voulaient ainsi mettre un fin à des mois d’incertitude à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique avec 150 millions d’habitants.
La décision de l’Assemblé nationale a soulevé des questions sur sa portée légale mardi et des voix se sont élevées pour la contester, d’autres pour l’approuver.
Le gouvernement, qui doit se réunir mercredi en conseil des ministres, n’avait pas réagi et dans la soirée, la chaîne télévisée d’Etat NTA faisait référence dans son journal à M. Jonathan comme le "président par intérim", avant même que celui-ci n’ait prononcé son discours.
Ces évènements interviennent alors que le huitième exportateur mondial de pétrole fonctionne au ralenti et qu’un vif débat a lieu sur l’aptitude de M. Yar’Adua à continuer à présider.
Ce dernier ne s’est exprimé qu’à une seule reprise depuis son départ, dans un entretien avec la radio britannique BBC, le 12 janvier, et aucune image de lui n’a été diffusée.
"Les circonstances dans lesquelles je me retrouve aujourd’hui, à assurer la fonction de président par intérim de notre pays, ne sont pas habituelles", a déclaré M. Jonathan sur NTA.
Processus de pacification en passe d’échouer
En raison de l’absence du président, le processus de pacification du sud pétrolifère, en proie aux violences depuis 2006, est en passe d’échouer faute d’avancées, selon de nombreux observateurs. Les attaques par les groupes armés ont repris ces dernières semaines.
Goodluck Jonathan a promis mardi soir que le gouvernement fédéral allait "prendre toutes les mesures pour consolider les bénéfices de l’amnistie dans le delta du Niger et mettre en oeuvre le programme post-amnistie".
Umaru Yar’Adua avait offert en août l’aministie à tous les combattants qui déposeraient les armes. Des milliers ont accepté mais perdent désormais patience.
Le nouveau président intérimaire a aussi promis d’oeuvrer pour la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption ou encore le développement des secteurs de l’énergie, reprenant ainsi des promesses souvent formulées par M. Yar’Adua.
Il a appelé les Nigérians à prier "avec ferveur" pour le rétablissement de ce dernier et son retour rapide au Nigeria.
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