RDC : Félix Tshisekedi peut-il encore gagner la guerre ?

En visite officielle à Paris fin avril, le président congolais a une nouvelle fois tenté d’engranger des soutiens face au Rwanda, qu’il accuse de soutenir la rébellion du M23 dans l’est de la RDC. S’il paraît marquer des points sur le terrain, la situation demeure aussi complexe que fragile. Jeune Afrique s’est rendu dans le Nord-Kivu, à la rencontre de ceux qui sont au cœur du conflit.

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, visite le site d’une coulée de lave solidifiée au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, le 14 juin 2021. © GUERCHOM NDEBO / AFP. Montage JA

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, visite le site d’une coulée de lave solidifiée au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, le 14 juin 2021. © GUERCHOM NDEBO / AFP. Montage JA

ROMAIN-GRAS_2024

Publié le 2 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

« Une dernière chance pour la paix. » C’est ainsi que Félix Tshisekedi a présenté, dans une interview accordée à la radio allemande Deutsche Welle (DW) le 24 avril, les tractations diplomatiques en cours pour parvenir à une rencontre bilatérale avec son homologue rwandais, Paul Kagame.

Voilà plus de deux ans que le chef de l’État congolais accuse son voisin de soutenir les rebelles du M23 qui affrontent les forces armées congolaises (FARDC) depuis leur résurgence en novembre 2021 dans l’est de la RDC. Ces accusations ont depuis été corroborées par le groupe d’experts de l’ONU et reprises par plusieurs pays. En retour, le président rwandais reproche à son homologue d’armer et d’utiliser sur le terrain divers groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondées par d’anciens génocidaires.

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Sur les fronts nord et sud

D’une impasse diplomatique à l’autre, le discours entre les deux chefs d’État n’a cessé de se durcir ces deux dernières années. Et sur le terrain, la situation s’est dégradée, forçant plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs maisons, selon les chiffres du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Le 13 juin 2022, le M23 s’emparait de la ville de Bunagana, un carrefour stratégique à la frontière avec l’Ouganda. Près de deux ans plus tard, les rebelles du M23 administrent un vaste agrégat de villages répartis sur trois territoires du Nord-Kivu. Les rebelles y exercent un contrôle strict, poussant simultanément sur les fronts nord et sud.

Dans la capitale du Nord-Kivu, l’atmosphère est désormais étouffante. Face aux difficultés rencontrées par l’armée congolaise et à la montée en puissance des rebelles, aidés par leurs alliés des Forces rwandaises de défense (RDF), Félix Tshisekedi a réorganisé son dispositif autour d’un millefeuille complexe, mêlant sociétés militaires privées, armées nationales de la sous-région et de miliciens « patriotes ». À l’heure des discussions de la dernière chance, Jeune Afrique s’est rendu à Goma et à Saké, à la rencontre de ceux qui sont au cœur du conflit.

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Tous les épisodes de notre série

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Épisode 1 : Instructeurs français, formateurs roumains, drones chinois… Face au M23, Félix Tshisekedi tente tout

Épisode 2 : Dans l’est de la RDC, les wazalendo, imprévisibles alliés de Tshisekedi

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Épisode 3 : Saké, ville fantôme à la merci du M23 et dernier rempart avant Goma

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