Déby et El-Béchir : « nous avons tourné la page » du conflit

Le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé que la visite de son homologue tchadien Idriss Déby Itno avait « mis fin à tous les problèmes entre le Tchad et le Soudan ». A l’issue de cette première visite officielle depuis 2004 et le début de la crise du Darfour, le président a accepté l’invitation de se rendre à N’Djamena.

Omar el-Béchir et Idriss Déby Itno à Khartoum, lundi 8 février © AFP

Omar el-Béchir et Idriss Déby Itno à Khartoum, lundi 8 février © AFP

Publié le 9 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Le Soudan a "complètement tourné la page" de son conflit avec le Tchad et est prêt à normaliser ses relations avec son voisin, a déclaré mardi le président soudanais Omar el-Béchir lors de la première visite à Khartoum depuis six ans de son homologue tchadien.

Discours au "pavillon de l’amitié"

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"J’affirme aux peuples soudanais et tchadien que nous avons complètement tourné la page", a-t-il déclaré lors d’un discours dans le "pavillon de l’amitié", nom du centre des Congrès de Khartoum.

"Cette visite a mis fin à tous les problèmes entre le Tchad et le Soudan", a ensuite ajouté à l’aéroport le président Béchir, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue tchadien Idriss Deby Itno, qui a conclu mardi sa première visite sur le sol soudanais depuis 2004.

"Je suis venu le coeur ouvert et la main tendue pour écrire une nouvelle page de nos relations. Je n’ai pas de doute que les mêmes sentiments et la même volonté animent mon frère, monsieur le président Omar Hassan Ahmed el-Béchir", a déclaré le président tchadien devant un millier de personnes réunies au centre des Congrès.

Les relations entre les deux voisins africains ont été "profondément affectées" par la crise du Darfour, région soudanaise limitrophe du Tchad en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe, a reconnu le président tchadien.

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Bonnes au début de la crise, les relations entre Khartoum et N’Djamena se sont tendues en 2005 lorsque, pour différentes raisons, chaque pays a commencé à soutenir la rébellion armée hostile à son voisin. Plusieurs accords, dont un pacte de non-agression en mars 2008 baptisé "Accord de Dakar", sont restés lettres mortes.

Projets d’aide aux populations du Darfour

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Les deux voisins ont signé mi-janvier à N’Djamena un "accord de normalisation" assorti d’un "protocole de sécurisation des frontières" qui prévoit le déploiement d’une force mixte à la frontière.

Selon le président soudanais, des projets de développement conjoints vont être mis en oeuvre dans les zones frontalières afin d’aider les populations affectées par le conflit au Darfour.

L’Organisation de la conférence islamique (OCI), basée à Jeddah (Arabie saoudite) s’est félicitée de la normalisation des relations entre deux de ses membres à la suite de la visite de M. Deby.

"Une accalmie ne suffit pas. Quelles que soit leurs qualités, les accords et les protocoles seuls ne peuvent ramener la confiance si le politique n’y met pas du sien. Il est temps de nous surpasser pour sceller cette paix", a déclaré Idriss Deby.

"Si je suis parmi vous aujourd’hui, ce n’est pas pour une simple accolade, je suis venu pour que nous transformions l’accalmie actuelle en paix définitive", a-t-il ajouté, suggérant que des actions devaient encore être mises en oeuvre pour sceller la paix entre les deux voisins.

Le président soudanais a par ailleurs accepté l’invitation d’Idriss Deby à se rendre à N’Djamena, mais aucune date n’a encore été fixée, selon des responsables politiques soudanais.

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