Frères musulmans : arrestation du numéro deux

Trois dirigeants des Frères musulmans, dont le numéro deux du mouvement, ont été arrêtés à l’aube, lundi 8 février, d’après l’avocat du mouvement. Dix autres « frères » auraient également été interpellés.

Mahmoud Ezzat, adjoint du Guide des frères musulmans, a été arrêté lundi 8 février © AFP

Mahmoud Ezzat, adjoint du Guide des frères musulmans, a été arrêté lundi 8 février © AFP

Publié le 8 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Trois dirigeants des Frères musulmans, la principale force d’opposition en Egypte, dont le numéro deux du mouvement, ont été arrêtés au Caire par les autorités égyptiennes lundi à l’aube, a affirmé le site internet de la confrérie islamiste.

Mahmoud Ezzat, adjoint du guide des Frères musulmans égyptiens, a été interpellé ainsi que deux autres hauts responsables, Essam Erian et Abdel Rahman el-Berr, a déclaré l’avocat du mouvement, Me Abdel Moneim Abdel Maksoud, cité dans un communiqué mis en ligne sur ce site.

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Selon la même source, dix autres membres des Frères musulmans ont été arrêtés dans divers endroits du pays.

Aucune confirmation officielle n’a pu être obtenue à ce stade.

Officiellement interdits

Principale force d’opposition du pays, les Frères musulmans sont officiellement interdits en tant que parti politique en Egypte mais relativement tolérés dans les faits, même si leurs membres font régulièrement l’objet d‘arrestations.

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Ils avaient fait une percée historique aux législatives de 2005, remportant un cinquième des sièges au Parlement avec des députés étiquetés "indépendants".

Mi-janvier, un conservateur, Mohammed Badie, a été élu à la tête de la confrérie, en remplacement de Mehdi Akef, un membre de la "vielle garde" dont le mandat venait à expiration et qui s’était mis en retrait en octobre dernier en raison de profondes divergences entre conservateurs et réformistes.

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Mohammed Badie est devenu le 8e "guide" des Frères musulmans d’Egypte, fondés en 1928 et qui constituent aujourd’hui la branche la plus ancienne et la plus importante du réseau des Frères musulmans dans le monde, sur lequel ils gardent une primauté symbolique.

Ancien radical, M. Badie a toutefois multiplié les déclarations mesurées. "Nous croyons à la réforme progressive par des moyens pacifiques et constitutionnels, nous refusons la violence", a-t-il assuré au moment de son investiture.

Partisans de l’instauration d’un système fondé sur l’islam et la charia (loi islamique), les Frères musulmans sont toutefois profondément divisés sur la stratégie à tenir.

Les conservateurs veulent mettre l’accent sur l’islamisation en profondeur de la société, tandis que les réformateurs préconisent une approche plus politique et sont ouverts à des alliances avec l’opposition.

Le renforcement du camp conservateur a été analysé comme un relatif retrait de la confrérie du champ politique, alors que le pays se prépare à des élections législatives à l’automne 2010, puis présidentielle début 2011, estiment des spécialistes.

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Mohamed Badie (de face), félicité par son prédécesseur, Mehdi Akef, le 16 janvier © Victoria Hazou/AFP

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