L’otage français Laurent Meurice libéré par les « Aigles de libération de l’Afrique »

Le Français Laurent Maurice, employé de la Croix-Rouge internationale enlevé il y a trois mois au Tchad puis déplacé au Darfour, a été libéré, ses ravisseurs évoquant un « rôle positif » de la France dans la normalisation en cours entre le Tchad et le Soudan voisin.

Laurent Maurice, employé du CICR, le 6 février 2010 à Khartoum après sa libération © AFP

Laurent Maurice, employé du CICR, le 6 février 2010 à Khartoum après sa libération © AFP

Publié le 7 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Laurent Maurice, un agronome âgé de 37 ans, est arrivé samedi 6 février en soirée à Khartoum avec un avion du CICR, selon un journaliste de l’AFP sur place.

"M. Maurice a retrouvé la liberté après 89 jours de détention", avait auparavant annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), précisant que la politique de l’organisation était "de ne jamais verser de rançon".

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Ce Français avait été capturé le 9 novembre 2009 par plusieurs hommes armés dans le village tchadien de Kawa, et transporté au Darfour soudanais, théâtre depuis depuis 2003 d’une guerre civile meurtrière et depuis mars 2009 d’une vague d’enlèvements d’étrangers.

Barbe noire fournie, large sourire, sandales au pied, Laurent Maurice a passé des tests médicaux à Khartoum, à l’hôpital militaire "Al-Amal Al-Watani" (l’espoir national), et il est en bonne santé.

"Quand on a été trois mois comme ça, en captivité, on a besoin de liberté maintenant, de voir ses amis, sa famille, ses collègues", a-t-il dit à l’AFP, assurant ne pas avoir été battu ou menacé par ses ravisseurs.

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Un groupe peu connu du Darfour, se présentant comme "les Aigles de libération de l’Afrique", avait revendiqué son rapt et réclamé un million d’euros.

"Nous n’avions pas agi pour de l’argent mais parce que nous souhaitions que la France change sa politique dans la région. Or, nous apprécions le rôle positif que la France a joué lors des dernières négociations entre le Tchad et le Soudan", a néanmoins affirmé samedi à l’AFP Abou Mohamed al-Rizeigi, un responsable des ravisseurs.

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La normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan, deux voisins qui se mènent depuis cinq ans une guerre par groupes rebelles interposés, est en cours. Les deux pays doivent déployer sous peu une force mixte à la frontière.

Signe d’apaisement: la visite lundi à Khartoum du président tchadien Idriss Deby Itno, qui doit rencontrer son homologue soudanais Omar el-Béchir.

Concernant la libération de Laurent Maurice, "aucune rançon n’a été payée", a également déclaré le ministre soudanais des Affaires humanitaires, Abdel Baqi Gilani. "Le Soudan a toutefois offert une aide (logistique) en fournissant des véhicules et de l’essence à la médiation", a-t-il dit.

Vague d’enlèvements

Le président français Nicolas Sarkozy s’est "vivement" réjoui de la libération de M. Maurice et a appelé à la "libération aussi rapide que possible" de tous les autres humanitaires français enlevés en Afrique.

La vague d’enlèvement qui sévit depuis mars au Darfour et qui s’étend aussi à l’est du Tchad et de la Centrafrique a compliqué le travail des organisations humanitaires, qui ont dû abandonner certains programmes d’aide ou limiter leurs déplacements sur le terrain.

Les "Aigles de libération de l’Afrique" revendiquent aussi le rapt en Centrafrique de deux humanitaires français de l’ONG française Triangle GH. "Ils sont toujours avec nous. Nous n’avons pas d’accord avec le gouvernement centrafricain afin de les libérer", a déclaré à l’AFP le responsable des ravisseurs.

Gauthier Lefèvre, un Franco-Britannique, a pour sa part été enlevé le 22 octobre par des hommes armés au Darfour, alors qu’il circulait dans un convoi de deux véhicules marqués du logo de la Croix-Rouge.

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