Hope City, le projet fou du Ghana, devient réalité
Dans la région du grand Accra, au Ghana, Rlg Communications bâtit un parc technologique d’excellence… et un nouveau modèle de développement.
Le 3 mars, le président John Dramani Mahama donnait le coup d’envoi du projet le plus ambitieux jamais lancé dans son pays. Difficile d’imaginer que le vaste terrain vague de Prampam (plus de 3,6 km2), encore envahi de margousiers, accueillera d’ici à 2016 l’un des technoparcs les plus modernes du continent. C’est pourtant là, à une demi-heure en voiture de l’ouest d’Accra, à proximité du port et de l’aéroport international, que vont émerger les hauts immeubles de verre de Hope City, parc technologique dont la vocation est simple : « Il sera le centre de référence en technologies de l’information et de la communication [TIC] sur le continent », selon son promoteur, Roland Agambire, homme d’affaires de 39 ans, PDG d’AGAMS Group et directeur général de sa filiale, Rlg Communications, l’un des premiers assembleurs et distributeurs africains de matériel informatique (téléphones, PC, tablettes…).
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Sur les plans et les dessins d’architectes, Hope City – « cité de l’espoir », qui est en fait l’acronyme de Home, Office, People & Environment – semble sortie de l’imagination d’un auteur de roman d’anticipation. Ses lignes futuristes ont pourtant été inspirées à son concepteur, le cabinet d’architecture italien Open Building Research (OBR), par les maisons traditionnelles des provinces septentrionales du Ghana. Véritable ruche dimensionnée pour accueillir 50 000 emplois (300 000 à terme), le cœur de Hope City sera constitué de 6 tours de différentes hauteurs, dont la plus haute (75 étages), qui culminera à 270 mètres, sera l’immeuble le plus élevé du continent. Elles seront installées en cercle, autour d’un jardin planté sur trois niveaux, et reliées par des passerelles lumineuses. « Nous avons conçu ce projet comme une ville verticale dont les différents éléments sont interconnectés pour favoriser les échanges et les rencontres », explique l’architecte Paolo Brescia, qui a également veillé à réduire au minimum l’empreinte carbone de l’ensemble.
Hope City devrait séduire les développeurs les plus compétents de la planète.
Réalité
Pendant ouest-africain du projet Konza Technology City (surnommé African Silicon Savannah), dévoilé en janvier par les autorités kényanes et qui devrait aussi être achevé pour 2030, le technoparc Hope City accueillera des bureaux, des galeries marchandes, des centres de loisirs, une université, un hôpital et, surtout, un centre de formation, de recherche et développement (R&D) et d’affaires entièrement consacré aux nouvelles technologies, ainsi que des unités d’assemblage de matériel informatique. « Ce qui manque aujourd’hui en Afrique, c’est un endroit où il est possible de concevoir et de produire du matériel informatique et des logiciels en s’appuyant sur un centre de R&D digne de ce nom, capable d’attirer les développeurs les plus compétents de la planète », explique Roland Agambire.
Commanditaire du projet et déjà propriétaire du site, Rlg Communications participe à hauteur de 30 % aux 10 milliards de dollars (environ 7 milliards d’euros) nécessaires à la réalisation de cette métropole technologique. « D’autres investisseurs ont déjà répondu à l’appel », rassure Roland Agambire, parmi lesquels Microsoft, dont le vice-président, Ali Faramawy, était présent lors de la cérémonie de mars, de même qu’une forte délégation de décideurs politiques et économiques nigérians. Les espoirs générés par le projet sont à la hauteur des investissements et dépassent largement les frontières du Ghana. « Il doit permettre de faire émerger les nouveaux talents, de rassembler les compétences nécessaires pour favoriser une révolution technologique qui s’étendra au reste de l’Afrique », veut croire Florence Toffa, directrice de Mobile Web Ghana. « Notre objectif est que, d’ici à trois ans, Hope City soit devenue une réalité, martèle Roland Agambire, pour montrer au monde entier que l’Afrique dispose des moyens pour réaliser ses rêves. » Même les plus fous.
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