Des soldats mutins de l’Amisom devant la justice
Le procès de 33 soldats burundais de la force de paix de l’Union africaine Somalie (Amisom), accusés de mutinerie, a commencé à Bujumbura.
Le procès de 33 soldats burundais poursuivis pour s’être révoltés alors qu’ils servaient au sein de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) à Mogadiscio a débuté jeudi 4 février devant la justice militaire à Bujumbura.
Sur les 33 soldats poursuivis, tous des sous-officiers et des soldats, 23 étaient présents à l’ouverture de leur procès devant le Conseil de guerre de l’armée, a-t-on constaté.
Cinq autres ont déserté dès leur retour au Burundi en avril 2009, et cinq autres étaient absents pour divers motifs, selon la cour.
"Ils ont refusé les ordres de leurs supérieurs"
"Dans la nuit du 9 janvier 2009 à 04H00, ces soldats se sont rassemblés en prenant les armes sans autorisation, ils ont refusé les ordres de leurs supérieurs (…)", a rappelé l’auditeur militaire, le lieutenant-colonel Jean-Claude Nzigamasabo, représentant l’accusation.
"(…) Ils réclamaient une somme de 6.000 dollars américains, en prétendant que leurs supérieurs avaient détourné des sommes promises par l’UA", a précisé le lieutenant-colonel Nzigamasabo.
"Nous poursuivons tous ces 33 soldats pour révolte et incitation à la révolte. Ils ont pris les armes, ont occupé toutes les positions stratégiques à l’université de Mogadiscio, (…), pendant plusieurs heures", a poursuivi l’accusation.
La mutinerie avait duré plusieurs heures. Elle avait été tenue secrète à l’époque, et les soldats mutins n’avaient pas été alors inquiétés. Ils ont été arrêtés en avril, plusieurs semaines après leur retour au Burundi en mars.
Des problèmes de salaires
Déployée depuis 2007 à Mogadiscio, l’Amisom compte près de 5.300 soldats ougandais et burundais, qui interviennent en soutien en soutien au gouvernement somalien de transition (TFG), dont l’autorité se limite à quelques quartiers de la capitale face aux insurgés islamistes shebab.
Les militaires burundais sont notamment déployés dans le sud-ouest de la ville, dans l’enceinte de l’université, où ils font face aux attaques quasi-quotidiennes des insurgés.
La question des salaires, payés avec de nombreux mois de retard, et des rémunérations en général reste toujours très sensible au sein du contingent burundais, a constaté l’AFP au cours d’un récent séjour à Mogadiscio.
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