Au Togo, Faure Gnassingbé sort renforcé des élections législatives

Le parti du chef d’État a largement remporté les élections législatives du 29 avril, une victoire qui pourrait lui permettre de rester au pouvoir en vertu de la nouvelle Constitution adoptée en avril.

Le président togolais Faure Gnassingbe, à Kara, le 22 février 2020. © AFP / PIUS UTOMI EKPEI

Le président togolais Faure Gnassingbe, à Kara, le 22 février 2020. © AFP / PIUS UTOMI EKPEI

Publié le 5 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Le parti du président Faure Essozimna Gnassingbé a largement remporté les élections législatives du 29 avril au Togo, a annoncé samedi 4 mai la commission électorale, ce qui pourrait permettre au chef de l’État de rester au pouvoir en vertu d’une nouvelle Constitution adoptée en avril.

L’Union pour la République (Unir), le parti présidentiel, a obtenu 108 députés sur 113, selon les résultats provisoires annoncés à Lomé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Dago Yabré, après un décompte retransmis en direct sur la chaîne de télévision nationale. Le taux de participation a été de 61 %, selon la Ceni.

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Ces résultats, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, constituent un victoire pour le parti du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.

La nouvelle Constitution adoptée le 19 avril par les députés sortants a fait basculer le pays d’un régime présidentiel vers un régime parlementaire. Le pouvoir réside désormais entre les mains d’un président du Conseil des ministres, lequel est automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est le cas de Faure Gnassingbé, président d’Unir.

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Cette réforme constitutionnelle a été vivement critiquée par l’opposition togolaise et par des organisations de la société civile, qui dénoncent un « coup d’État institutionnel » et y voient une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête du pays. Selon la précédente Constitution, le président n’aurait pu briguer qu’un seul dernier mandat en 2025.

L’opposition affirme que l’abolition du suffrage direct pour élire le chef de l’État permettra à ce dernier d’être reconduit sans limitation de mandats tant que son parti remportera les scrutins législatifs. Pour le parti au pouvoir, au contraire, la réforme constitutionnelle rend les instances du pouvoir plus représentatives. Selon la nouvelle Constitution, le président de la République, nommé par les députés pour quatre ans, devient un simple titre honorifique.

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La Cedeao, l’UA et l’OIF satisfaites

Les élections se sont déroulées dans le calme lundi 29 avril, malgré un climat politique tendu. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs organisations internationales se sont dites satisfaites de la tenue du scrutin. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine (UA) et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont déclaré le 1er mai se féliciter « de la mise en place d’un cadre permanent de concertation » ainsi que du « bon déroulement de la campagne électorale », et ont salué « la tenue des élections dans le calme ».

La veille, une mission électorale de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) avait jugé que le scrutin avait été « libre, équitable et transparent ». Certaines voix de l’opposition ont néanmoins critiqué le déroulement des élections.

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Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition), a regretté le 1er mai sur X que « les organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses » du 29 avril, déplorant qu’elles aient déployé « moins de 70 observateurs » dans tout le pays. La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis d’opposition et d’organisations de la société civile) a affirmé avoir constaté tout au long de la journée électorale « un nombre abusif de votes dans plusieurs centres », des « retards dans le démarrage du vote » et des listes électorales « pas affichées ».

(Avec AFP)

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