Idriss Déby annonce sa venue à Khartoum

Le président tchadien Idriss Déby a annoncé sa rencontre avec le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum le 8 février. Les deux pays se suspectent réciproquement de déstabilisation par groupes rebelles interposés. Ce serait la première visite du président tchadien au Soudan depuis 2004.

Le président tchadien Idriss Déby lors de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre © AFP

Le président tchadien Idriss Déby lors de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre © AFP

Publié le 3 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Mise à jour le mercredi 3 février à 18h00

Le président tchadien Idriss Deby Itno a annoncé mercredi à des parlementaires francophones réunis à N’Djamena qu’il allait rencontrer le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum le 8 février.

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"J’irai le 8 février à Khartoum discuter avec le président El-Bechir", a affirmé M. Déby lors d’une audience accordée à des présidents,élus d’Assemblées et de sénats d’une vingtaine de parlements francophones, rassemblés au Tchad.

Relations chaotiques

"A l’heure où je vous parle, il n’est pas encore informé, c’est à vous que je réserve cette primeur. Il sera informé au sortir de cette rencontre", a-t-il précisé. "Je suis un homme de dialogue et d’ouverture. La guerre n’a jamais arrangé les choses et je sais de quoi je parle messieurs les parlementaires. Le Tchad veut vivre en parfaite harmonie avec tous ses voisins", a-t-il assuré.

"Je suis un homme de dialogue et d’ouverture. La guerre n’a jamais arrangé les choses et je sais de quoi je parle messieurs les parlementaires. Le Tchad veut vivre en parfaite harmonie avec tous ses voisins", a-t-il assuré.

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Le Tchad et le Soudan, qui entretiennent des relations chaotiques depuis cinq ans, s’accusant notamment de soutenir des rébellions hostiles à leur pouvoir, ont signé mi-janvier à N’Djamena un "accord de normalisation" assorti d’un "protocole de sécurisation des frontières".

Dans ces accords, les deux pays se sont engagés à cesser tout soutien à leurs mouvements rebelles respectifs et ont également établi un calendrier en vue de la création d’une force mixte.

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Les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques pendant plusieurs mois en 2008.

Le président Deby, qui avait été soutenu par le Soudan lorsqu’il avait renversé l’ancien président tchadien Hissène Habré, ne s’est plus rendu au Soudan depuis 2004.

Accusations réciproques

Les relations entre les deux pays n’ont depuis cessé de se dégrader avec notamment l’incursion au Tchad de Janjawids, la crise du Darfour et les diverses rébellions tchadienne et soudanaise.

L’est du Tchad sert de refuge à des milliers de Soudanais ayant fui la guerre civile depuis 2003 au Darfour.

N’Djamena a souvent accusé le Soudan d’être derrière les attaques rebelles qui secouent régulièrement le pays depuis 2006. En février 2008, les rebelles étaient arrivés aux portes du Palais présidentiel de N’Djamena et avaient été proches de renverser le régime.

Khartoum accuse quant à lui le Tchad de soutenir le principal groupe rebelle du Darfour, dans l’ouest du Soudan, le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM). Le Soudan a aussi accusé le Tchad d’être derrière l’attaque d’Omdurman aux portes de sa capitale menée par des rebelles du Darfour.

En juillet dernier, quelques jours après l’échec d’une nouvelle offensive des rebelles tchadiens en direction de N’Djamena, le Soudan avait porté plainte devant le Conseil de sécurité de l’ONU après des raids aériens tchadiens menés sur son territoire. Les Tchadiens avaient admis avoir bombardé des positions de rebelles tchadiens dont les bases arrière sont au Darfour.

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