La Guinée Bissau signale l’arrivée de 500 réfugiés casamançais

Les autorités bissau-guinéennes ont fait état de l’arrivée de plus de 500 habitants de Casamance sur leur territoire, après l’attaque de plusieurs villages par des « rebelles ». L’administration sénégalaise infirme cette information.

Les troubles ont repris en Casamance depuis l’été 2009 © AFP

Les troubles ont repris en Casamance depuis l’été 2009 © AFP

Publié le 3 février 2010 Lecture : 2 minutes.

Des centaines d’habitants de Casamance, région du sud du Sénégal en proie à une rébellion indépendantiste, ont été contraints par des "rebelles" à quitter leurs villages pour la Guinée-Bissau, a-t-on appris de source administrative bissau-guinéenne, une information démentie par les autorités sénégalaises.

Le Sénégal infirme l’information

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"Nous infirmons l’information", a dit mercredi un haut responsable administratif de Sédhiou, une région sénégalaise frontalière de la Guinée-Bissau, dans le sud du Sénégal, d’où seraient partis ces habitants.

"Toutes les autorités locales, administratives et militaires, que nous avons contactées, ont également infirmé cette information", a ajouté la même source.

"Soixante-dix neuf familles, soit un total de 579 membres, ont été recensées. Elles disent qu’elles ont été contraintes de quitter leurs villages par des rebelles" du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC, indépendantiste), avait auparavant déclaré le sous-préfet de Begene (nord-est de la Guinée-Bissau), Djin Alen.

Pillage des villages

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"Les rebelles sont entrés dans notre village dans la nuit de vendredi à samedi et nous ont demandé de partir sous la menace de leurs armes", a raconté Malam Sadio, un déplacé.

Selon des récits de déplacés, les assaillants ont pillé les récoltes et brûlé des cases, pour forcer les habitants à partir.

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Ces familles, originaires des villages sénégalais Sanou 1, Sanou 2 et Sanou 3, dans la région de Sédhiou, sont arrivées à Begene depuis vendredi, selon le sous-préfet.

"Les populations arrivent dans un dénuement total. Certains déplacés ont été hébergés par des proches tandis que le plus grand nombre a été regroupé sur la place du village (de Begene), attendant les premières aides des organisations humanitaires", a ajouté M. Alen.

Ces déplacés seront transférés "vers des zones sécurisées, loin de la frontière mais tout cela nécessite des moyens que nous n’avons pas encore", a-t-il dit.

La Croix-Rouge bissau-guinéenne, la commission nationale pour les déplacés de Casamance et les autorités locales se sont réunies mardi à Begene pour évaluer la situation et déterminer l’aide à apporter aux 579 déplacés, selon une source à la sous-préfecture.

La "verte Casamance", belle région séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est en proie depuis 1982 à une rébellion indépendantiste.

Un accord de paix signé en 2004 avait apaisé les tensions sans toutefois régler le conflit. Et ces derniers mois, les accrochages entre l’armée et les rebelles ont repris, faisant des victimes civiles et militaires.

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