« Biens mal acquis »: plainte déposée contre Paul Biya à Paris
Une plainte pour « recel de détournement de fonds publics » a été déposée mardi 2 février à l’encontre du président camerounais Paul Biya par l’association « Conseil des Camerounais de la diaspora ». L’association espère que la nationalité camerounaise de ses adhérents permettra d’éviter le sort de la plainte de Transparency International contre trois autres chefs d’État africains, qui n’avait pas donné lieu à une enquête.
Le Conseil des Camerounais de la diaspora (CCD) a déposé mardi une plainte pour "recel de détournement de fonds publics" qui vise le président camerounais Paul Biya, soupçonné d’avoir constitué un patrimoine immobilier en France financé par des détournements.
Le CCD, une association de Camerounais vivant en France, a déposé plainte mardi au parquet de Paris, selon le récépissé de la plainte consulté par l’AFP.
Cette plainte, qui vise le chef de "recel de détournements de fonds publics", est dans la droite ligne des plaintes déposées ces deux dernières années par plusieurs associations comme Transparency international visant trois chefs d’Etat africains : Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée-Equatoriale et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo.
La doyenne des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, Françoise Desset, avait donné son feu vert en mai 2009 à l’ouverture d’une information judiciaire après le dépôt de ces plaintes mais le parquet avait saisi la cour d’appel de Paris qui a finalement rejeté cette enquête au motif que les plaignants n’avaient pas subi de préjudice direct lié à d’éventuels détournements.
"Nous sommes directement concernés par d’éventuels détournements"
"Cette plainte contre M. Biya est le fait d’une association de Camerounais, et non d’une ONG française, nous sommes directement concernés par d’éventuels détournements," a expliqué le président du CCD, Robert Waffo-Wanto, au cours d’une conférence de presse.
Selon les plaignants, le patrimoine acquis en France par M. Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d’euros.
"Si une enquête était ouverte en France, cela permettrait de savoir enfin ce que détient M. Biya, qui vit dans le luxe avec sa famille alors que la pauvreté progresse sans cesse au Cameroun", a estimé le vice-président du CCD, Celestin Djamen.
Le parquet de Paris peut désormais ouvrir une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction, mener lui-même une enquête préliminaire ou classer sans suite cette plainte.
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