Les responsables africains s’inquiètent pour le Soudan

La guerre au Soudan a été au centre des préoccupations des dirigeants africains lors du 14e sommet de l’Union africaine qui se clôture aujourd’hui à Addis-Abeba.

Vue générale du sommet de l’Union Africaine, le 31 janvier 2010 à Addis Abeba © AFP

Vue générale du sommet de l’Union Africaine, le 31 janvier 2010 à Addis Abeba © AFP

Publié le 2 février 2010 Lecture : 3 minutes.

Les dirigeants africains ont évoqué lundi les "défis d’une ampleur sans précédent" que pose le maintien de la fragile paix au Soudan, à trois mois d’élections générales et à un an d’un référendum d’indépendance au sud, lors du sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba.

Au Soudan, "des progrès remarquables ont été accomplis dans l’application de l’accord de paix global (signé en 2005), mais des défis d’une ampleur sans précédent requièrent une attention soutenue", a prévenu Jean Ping, le président de la Commission de l’UA.

la suite après cette publicité

Le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, a souligné la nécessité de "travailler avec tous les responsables soudanais pour promouvoir la paix dans ce pays".

"Nous faisons cela tout en respectant pleinement la volonté des peuples soudanais, mais nous devons en tous les cas rendre l’unité attrayante", a-t-il ajouté, reprenant l’expression utilisée samedi par le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon.

"Les gens se sont fait leur opinion au Sud-Soudan"

Une réunion uniquement consacrée au Soudan s’est tenue dimanche en marge du sommet, à l’initiative de MM. Ban et Ping, avec le président soudanais Omar el Béchir, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, et les présidents d’Afrique du sud, du Nigeria, du Tchad et de l’Algérie.

la suite après cette publicité

Mais pour un membre de la délégation soudanaise au sommet, Akwei Bona Malwal, "c’est trop tard". "Nous avons demandé depuis longtemps à la communauté internationale de se mobiliser, mais maintenant les gens se sont fait leur opinion au Sud-Soudan", a-t-il déclaré.

"Ils sont en faveur de l’indépendance, donc nous manquons de temps. La communauté internationale peut toujours s’impliquer pour aider les deux parties à faire face à l’après référendum de manière pacifique", a-t-il ajouté, assurant que "le gouvernement de Khartoum n’ira jamais à l’encontre de la décision des peuples du Sud-Soudan".

la suite après cette publicité

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi estimait dimanche que "le Sud avait le droit de se dissocier du Nord par référendum, mais (qu’) il y avait des dangers pour le Sud".

"Le risque de guerre est plutôt entre les gens du Sud que entre le Nord et le Sud. Ils ont des différends sur la terre, les points d’eau, et cela entraîne déjà des combats. S’ils venaient à l’indépendance ce serait un micro-Etat qui susciterait la convoitise de ses voisins", avait-il déclaré.

Le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien, ont mis fin en janvier 2005 à 21 ans de guerre civile.

L’accord de paix global (CPA) a permis la création d’un gouvernement semi-autonome au Sud-Soudan et prévoit en avril des premières élections – présidentielle, législatives et régionales – depuis 1986 au Soudan et un référendum en janvier 2011 sur l’indépendance du Sud.

Abdoulaye Wade chantre de la paix

Par ailleurs, dans un entretien à l’AFP et à RFI, le président sénégalais Abdoulaye Wade a appelé les pays sahéliens à unir leurs forces pour lutter, avec un soutien international, contre la branche maghrébine d’Al-Qaïda.

"Ce terrorisme du désert est en train de prendre de nouvelles formes très inquiétantes", a-t-il expliqué, ajoutant : "les pays comme le Sénégal ou le Mali ne peuvent rien faire tout seuls. Il s’agit d’un problème international. Il faut que les puissances occidentales interviennent aussi", a-t-il martelé.

Il a également indiqué que 50 Haïtiens avaient demandé à être accueillis au Sénégal, après son offre à la population de ce pays ravagé par un séisme meurtrier de "retrouver leur terre d’origine". A l’ouverture du sommet, M. Ping avait invité l’organisation à examiner cette proposition.

Outre les crises régionales, le sommet de l’UA, qui réunit jusque mardi les représentants des 53 Etats membres de l’organisation, a également à son ordre du jour de lundi la coopération avec la Cour pénale internationale (CPI).

L’UA a demandé la suspension de la procédure engagée par la CPI contre Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, région de l’ouest soudanais.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires