Bombardements sur Rafah, nouveaux pourparlers au Caire
L’armée israélienne mène d’intenses bombardements à Rafah afin d’accentuer la « pression » sur le Hamas quelques heures avant de nouveaux pourparlers au Caire sur un accord de trêve.
Après ses opérations à Gaza-ville, puis Khan Younès, Israël menace depuis des semaines de pousser son offensive terrestre jusqu’à Rafah, considéré comme le dernier bastion du Hamas mais où s’entassaient encore le weekend dernier 1,2 million de Palestiniens, en majorité déplacés par les combats.
Or le 6 mai, après des pourparlers au Caire n’ayant pas débouché sur un accord de trêve, l’armée israélienne a commencé une opération d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah. Puis, en soirée, le Hamas a dit avoir informé l’Égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-Unis, qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël.
« Loin des exigences israéliennes »
Mais cette proposition est « loin des exigences israéliennes », a rétorqué le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Le cabinet de guerre a décidé « à l’unanimité » de poursuivre « l’opération à Rafah afin d’exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et l’atteinte d’autres objectifs de la guerre », ont indiqué les services du Premier ministre.
« Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Égypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables pour Israël », ont-ils ajouté.
Peu après cette déclaration, le Qatar a annoncé l’envoi dès le 7 mai d’une délégation au Caire « pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties (…) avec l’espoir de parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et permanent » en « échange de prisonniers et d’otages ».
Selon le N.2 de la branche politique du Hamas à Gaza, Khalil al-Hayya, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet du territoire, le retour des déplacés et un échange d’otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».
Jusqu’à présent, Israël s’est opposé à un retrait complet de ses troupes de Gaza et à un cessez-le-feu permanent, estimant devoir mener au préalable une opération sur Rafah pour « vaincre » le Hamas et s’assurer que le 7 octobre ne se reproduise plus.
« Pas de plan humanitaire crédible »
Faute d’accord, la communauté internationale craint une opération terrestre imminente sur Rafah qui « serait intolérable en raison de ses conséquences humanitaires dévastatrices (…) », a estimé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
L’Égypte, qui accueille les pourparlers, a exhorté Israël « à faire preuve d’une retenue maximale et éviter davantage d’escalade » tandis que le roi Abdallah II de Jordanie, qui s’est entretenu avec le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, a appelé la communauté internationale à tout faire pour prévenir « un nouveau massacre » à Rafah.
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Et dans un entretien téléphonique, Joe Biden a réitéré sa « position claire » à Benyamin Netanyahou contre toute offensive à Rafah, le Département d’État disant ne pas avoir vu « de plan humanitaire crédible » pour une opération qui ne ferait qu’accroître « les souffrances du peuple palestinien ».
Mais dans la perspective d’une offensive, l’armée israélienne a déjà commencé « une opération d’ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l’est de Rafah », estimant à « environ 100 000 » le nombre de personnes concernées.
Dans des tracts largués sur les quartiers est de Rafah, l’armée avertit qu’elle « s’apprête à agir avec force contre les organisations terroristes » et demande aux habitants « d’évacuer immédiatement vers la zone humanitaire élargie d’al-Mawasi », à une dizaine de kilomètres de Rafah.
(Avec AFP)
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