Issa Hayatou : la CAN s’est déroulée « dans de très bonnes conditions »

La CAN-2010 en Angola s’est disputée « dans de très bonnes conditions malgré des petits incidents qui arrivent partout », dit à l’AFP le président de la CAF Issa Hayatou, pour lequel seule la présence des supporteurs étrangers n’a « pas été conforme à nos attentes ».

Issa Hayatou le 2 décembre 2009 au Cap

Issa Hayatou le 2 décembre 2009 au Cap

Publié le 31 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Dans un précédent entretien à l’AFP, diffusé samedi, Issa Hayatou avait indiqué ne pas voir en "quoi la CAF est responsable" dans le mitraillage du bus des joueurs du Togo. "Nous sommes organisateurs du tournoi, ce n’est pas à nous d’assurer la sécurité" avait-il souligné.

AFP: Quel bilan sportif faites-vous de la CAN?

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Issa Hayatou: "Nous avons assisté à de très beau matches et certains ont été un peu moins attractifs. Le concours négatif des conditions climatiques a aussi empêché les joueurs de s’exprimer comme il faut. Quelques matches ont été décevants parce que le rythme n’y était pas. Nous constatons que la valeur se nivelle vers les sommets. Que ce soit la Zambie, le Malawi, le Gabon ou le Mozambique, les équipes ont toutes été à la hauteur".

Laquelle vous a agréablement surpris?

"Le mérite revient au Ghana qui était privé de ses vedettes et a eu le courage d’aligner une équipe jeune qui sort du Mondial juniors. A la surprise générale, il a réussi à être là où il se trouve aujourd’hui (en finale, ndlr). C’est un exploit qui mérite d’être souligné".

Lesquelles vous ont déçu?

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"Nous avons été plus surpris en fait par les prestations de certaines équipes considérées comme favorites, telles que le Cameroun ou surtout la Côte d’Ivoire, dont le parcours s’est brutalement arrêté. Quant au Nigeria, ses joueurs ne sont pas parvenus à s’exprimer jusqu’au bout. Les ténors n’ont pas complètement rempli leur mission convenablement".

Pourquoi les stades ont-ils été désertés?

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"Ici, le stade a été toujours plein avec entre 45. 000 et 50. 000 personnes. En dehors des matches de l’Angola, le seul stade vide à Luanda c’était lors d’Algérie-Malawi. On ne peut pas dire que les trois autres stades étaient vides non plus. A-t-on laissé entrer gratuitement les gens? Est-ce-que c’est à cause du travail que les gens ne pouvaient venir au début? Je n’en sais rien. Mais à la mi-temps, les stades étaient pleins et c’est la fin du match qui compte".

Pourtant, peu d’Africains ont pu rejoindre l’Angola. . .

"Ca c’est autre chose et ce n’est pas conforme à nos attentes. On aurait pu faire une petite dérogation pour l’obtention des visas, mais cela n’a pas été le cas. Beaucoup de gens ne sont pas venus car ils n’ont pas eu le visa et certains qui l’avaient se sont abstenus quand ils ont vu que la vie était si chère. On ne pouvait pas demander à l’Angola de loger tout le monde gratuitement! Cela n’a pas été la grande affluence de l’extérieur mais les nationaux se sont mobilisés pour donner un sens à cette coupe africaine".

Commente expliquez-vous ce cafouillage de quatre heures pour officialiser le classement du groupe D?

"Pour la CAF, cela n’a jamais été un cafouillage. Il y a eu confusion parce que chacun s’est targué d’être le 1er. Il fallait interpréter correctement les textes. Tous les officiels de la CAF ne maîtrisent pas le règlement. Entre la fin du match et notre départ à l’aéroport pour revenir à Luanda, il y a eu ce petit flottement. L’info a été enlevée du site car la moindre des choses c’était d’attendre que la +tête+ arrive. Quand trois équipes finissent avec quatre points, il faut être de la maison pour comprendre. Ce qui compte, c’est que le 1er était 1er et le 2e était 2e".

Les observateurs extérieurs à la CAF qui comptent plusieurs CAN à leur actif sont unanimes: celle-ci était la plus compliquée à suivre en raison de la désorganisation générale. Qu’en pensez-vous?

"Dans l’ensemble cette compétition s’est déroulée dans de très bonnes conditions et la partie angolaise a fait tout ce qu’il fallait faire pour mettre tout un chacun à l’aise. Chaque pays a ses réalités. Il y a eu des petits incidents qui arrivent partout ailleurs. Pourquoi pensez-vous que ça ne peut arriver qu’ici? Dans chaque organisation de cette dimension, il y a de petites imperfections. Personne ne peut le savoir mieux que moi qui ai suivi 15 ou 16 CAN".

Propos recueillis par Yann Bernal et Colin Droniou

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