Arrestation de 13 militaires accusés de « déstabilisation »

La nature des opérations de « déstabilisation » n’a pas été précisée. Des arrestations de civils pourraient bientôt suivre.

Le président burundais Pierre Nkurunziza (C) le 28 mai 2009 à Entebbe, en Ouganda

Le président burundais Pierre Nkurunziza (C) le 28 mai 2009 à Entebbe, en Ouganda

Publié le 30 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

Treize militaires burundais, dont des officiers, ont été arrêtés sur une plage de Bujumbura vendredi soir alors qu’ils préparaient "la déstabilisation des institutions" du Burundi, selon le chef d’état-major général de l’armée.

"Nous venons d’arrêter 13 soldats, des sous-officiers et quelques officiers, qui étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions du Burundi", a annoncé à l’AFP le général Godefroid Niyombare, chargé de l’opération.

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"Nous étions au courant de cette tentative depuis plusieurs jours et nous avions attendu le bon moment pour agir", a-t-il précisé.

Ces arrestations ont été menées par des dizaines de soldats vers 18H00 locales (16H00 GMT) sur une des plages les plus fréquentées de la capitale burundaise au bord du lac Tanganyika.

Opération filmée

Une caméra de la télévision nationale a filmé toute l’opération.

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Les soldats ont tiré en l’air "pour arrêter ceux qui voulaient fuir", a expliqué le général.

"Nous sommes en train de mener des investigations qui vont tout mettre au clair", a déclaré l’officier burundais, se refusant pour l’heure "à dire exactement les actions qu’ils envisageaient de mener".

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Selon des sources militaires, "ce groupe de soldats était en contact avec des civils. D’autres arrestations pourraient suivre très rapidement".

Malaise entre l’armée et la police

Elles interviennent dans un contexte de malaise persistant au sein de l’armée et de la police, selon des sources de ces deux corps interrogées par l’AFP.

Au moins six sous-officiers militaires, soupçonnés d’avoir appelé par tracts les soldats à la révolte, avaient été arrêtés début décembre. Ils sont détenus à la prison centrale de Mpimba, à Bujumbura. Huit autres militaires avaient par la suite été renvoyés, selon des informations confirmées par les services de communication de l’armée.

Fin novembre, des tracts distribués dans plusieurs provinces par des sous-officiers, soldats et policiers, accusaient les hiérarchies de favoriser les officiers et de prélever sans justification de l’argent des soldes des forces de sécurité. Ils leur reprochaient également d’avoir chassé les veuves de guerre des camps militaires, promettant des représailles sanglantes.

"Manque d’information"

Le haut commandement de l’armée avait alors visité toutes les régions militaires pour dissiper la grogne, due essentiellement à "un manque d’informations", selon le porte-parole de l’armée.

Le Burundi tente de sortir depuis 2006 de 13 ans de guerre civile déclenchée par l’assassinat du premier président démocratiquement élu, le Hutu Melchior Ndadaye, lors d’une tentative de coup d’Etat de l’armée, alors dominée par la minorité tutsi.

Le Burundi est dirigé par un pouvoir élu, issu de l’ex-principale rébellion hutu du CNDD-FDD. L’armée (28. 000 hommes) et la police (18. 000 hommes) sont composées à parité entre les deux principales ethnies du pays.

Des élections générales, dont une présidentielle et des législatives, sont prévues à partir de mai.

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