Le Mend reprend les armes
Le mouvement rebelle estime que le gouvernement a « trahi » les promesses qu’il leur avaient faites. Il menace donc d’attaquer à nouveau les exploitants pétroliers.
Le Mend avait décrété un cessez-le-feu unilatéral le 25 octobre
Publié le 30 janvier 2010 Lecture : 1 minute.
Le Mouvement nigérian armé pour l’émancipation du Delta du Niger (Mend) a annoncé vendredi soir la fin de son cessez-le-feu unilatéral décrété le 25 octobre la zone pétrolière vitale du sud du Nigeria.
"Après un examen approfondi, le Mend a décidé de suspendre le cessez-le-feu unilatéral qu’il avait décrété dans l’espoir que le gouvernement ouvrirait un dialogue sincère pour apporter la justice aux habitants du Delta du Niger et la paix au Nigeria", déclare le mouvement armé dans un courrier électronique à l’AFP.
"Trahison"
"Il est suffisamment clair que le gouvernement n’a aucune intention de prendre en compte les demandes de notre groupe concernant le contrôle des ressources et le retour du territoire du Delta à ses légitimes propriétaires", indique le mouvement dont les actions et sabotages depuis 2006 ont fait chuter la production pétrolière du pays d’un tiers.
Cette annonce intervient alors que depuis plusieurs semaines la zone pétrolière du Nigeria, 8e exportateur mondial, connait une accalmie notoire qui a permis au pays de faire repasser sa production quotidienne au dessus des 2 millions de barils par jour (contre 2,6 mpd début 2006), après être tombé à 1 million de baril/jour l’été dernier, voire moins.
Fin 2009, de nombreux chefs de groupes armés avaient accepté une amnistie présidentielle en échange d’un arrêt des hostilités.
Mais depuis plus de deux mois, le président Umaru Yar’Adua est hospitalisé en Arabie saoudite pour de graves problèmes de santé, cardiaques et rénaux, et les dirigeants rebelles qui ont déposé les armes se disent aujourd’hui "trahis".
Menaces
Lundi dernier, des ex-chefs de groupes armés du Delta ont ainsi menacé de reprendre les armes.
"Cela pourrait contribuer à l’escalade, dans un contexte politique déjà surchauffé".
Le Mend demande à "toutes les compagnies d’arrêter toutes leurs opérations car toute installation qui sera attaquée sera brûlée. Elles doivent savoir que les forces armées nigérianes ne pourront pas protéger leurs installations et leurs personnels", menace encore le mouvement armé.
