Sharif Cheikh Ahmed célèbre un an de présidence sous les obus

Les tirs de mortier se sont fait entendre jusque dans l’ancien théâtre de la présidence, où l’anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Sharif Cheikh Ahmed était célébré.

Le président somalien est resté de marbre malgré les tirs de mortier (ici en nov. 2009) © AFP

Le président somalien est resté de marbre malgré les tirs de mortier (ici en nov. 2009) © AFP

Publié le 29 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Quelque 200 ministres et dignitaires somaliens ont fêté vendredi un an de présidence de Sharif Cheikh Ahmed, une cérémonie rythmée par les détonations des combats à l’artillerie lourde déclenchés dans la nuit par les insurgés et qui ont fait au moins neuf morts.

Tandis qu’un poète dénonçait en vers la "folie de la guerre" dans l’enceinte de l’ancien théâtre de la présidence tout juste rénové, les shebab pilonnaient le quartier à coups d’obus de mortier et de tirs d’armes automatiques, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Les mortiers s’écrasent à quelques mètre du président

La cérémonie a confiné à l’absurde : l’assistance a visionné un film célébrant un an de présidence de Sharif Cheikh Ahmed, qui est resté de marbre malgré les tirs d’obus de mortiers s’écrasant à quelques mètres de là et soulevant parfois un petit nuage de poussière dans la salle.

Au moins quatre personnes ont été blessées à proximité du théâtre, dont l’une évacuée par les membres de la sécurité, transportée dans un tapis.

Des obus de mortier ont par ailleurs touché l’ambassade d’Ethiopie et une position de l’Amisom voisines, mais on ignorait en milieu d’après-midi si ces explosions avaient fait des victimes.

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Les combats, qui avaient largement diminué d’intensité vendredi en milieu d’après-midi, avaient éclaté vers 02H00 heures locales (23H00 GMT jeudi) et s’étaient concentrés autour du carrefour K4, ou "kilomètre 4", rond-point stratégique de Mogadiscio à mi-chemin entre l’aéroport et le port, où l’Amisom dispose d’un détachement de plusieurs dizaines de militaires ougandais.

Un char de la force de paix de l’Union africaine en Somalie, le 29 janvier 2010 à Mogadiscio

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Les insurgés ont lancé une attaque sur K4, avait indiqué une source au sein de la force de paix. Les militaires ougandais ont riposté notamment par des tirs de mortiers et en faisant usage de tanks déployés sur place.

Après K4, les combats s’étaient déplacés à l’aube quelques centaines de mètres plus au nord, le long d’une avenue menant à la présidence, autour d’une autre position de l’Amisom appelée "Shakara", toujours selon la même source.

Sept civils tués

"Près de sept civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, la plupart par des obus de mortiers et des balles perdues", a indiqué un témoin, Abdi Adan.

"Quatre civils sont morts à Wardhigley, trois autres à Holwadag et au marché de Bakara. Ce sont les pires violences que nous avons eues depuis longtemps", a précisé un autre témoin, Mohamoud Ahmed.

Des sources médicales ont confirmé ce bilan.

"Nous avons récupéré près de 22 blessés en plusieurs endroits de Mogadiscio. Il y a de nombreux tués, dont une mère et ses deux enfants", a précisé Ali Muse, qui dirige les services d’ambulances de la capitale.

Dans un communiqué rendu public vendredi, les shebab ont revendiqué ces attaques, précisant par ailleurs avoir perdu deux de leurs hommes.

"Nos combattants ont lancé une grande offensive sur plusieurs bases des milices apostats et de leurs alliés chrétiens", affirme ce communiqué.

"De nombreux ennemis ont été tués dans ces attaques coordonnées, au cours desquelles deux de nos moujahidines sont tombés en martyr", ajoute le texte.

Les affrontements entre insurgés shebab et du Hezb al-Islam d’un côté, troupes de l’Amisom et forces pro-gouvernementales de l’autre, sont quotidiens dans la capitale, mais durent rarement avec une telle intensité.

Les shebab se réclament d’Al-Qaïda et comptent dans leurs rangs plusieurs centaines de jihadistes étrangers. Ils ont juré la perte de Sharif Cheikh Ahmed, élu par un parlement élargi le 31 janvier 2009, et considèrent l’Amisom comme une "force d’occupation".

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné jeudi son feu vert à la prolongation de la mission de l’Amisom jusqu’au 31 janvier 2011.

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