Ces champions de la tech africaine qui misent sur l’intérêt général

De la santé à l’agriculture résiliente en passant par l’éducation, les espoirs de la tech africaine ont aussi des idées pour contribuer au progrès et à l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre. Portraits.

© Montage JA ;  Jacques Torregano pour JA

© Montage JA ; Jacques Torregano pour JA

MAHER-HAJBI_2024 QUENTIN-VELLUET_2024 Salimata Kone

Publié le 17 mai 2024 Lecture : 4 minutes.

© Montage JA
Issu du dossier

Les 20 futurs champions de la tech africaine 2024

Jeune Afrique dévoile sa liste des 20 futurs champions de la tech en Afrique. De la robustesse de l’espace francophone aux nouvelles valeurs montantes, voici les tendances qui ressortent de notre palmarès 2024 des 20 start-up « early stage » les plus prometteuses du continent.

Sommaire

LES 20 FUTURS CHAMPIONS DE LA TECH – Cette année marque la diversification des modèles d’affaires plébiscités par les investisseurs. Si la healthtech attirait déjà, la climate tech et l’edtech font une entrée remarquée dans notre palmarès. En toile de fond transparaissent les nouveaux mandats des grands bailleurs qui alimentent les investisseurs en capital-risque. Ces institutions financières ont notamment érigé au rang de priorité la résilience aux crises économiques ou sanitaires, mais aussi aux changements climatiques.

Waspito rapproche l’hôpital des patients (Cameroun)

La jeune pousse camerounaise qui met en relation patients et médecins qu’ils se trouvent est la star des levées de fonds des healthtech africaines. Depuis 2022, Waspito est parvenu à lever 5 millions de dollars pour financer son expansion sur le continent. Primée en 2023 aux AfricaTech Awards, une initiative de IFC – la filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé –, Waspito est implanté au Cameroun et en Côte d’Ivoire, et le sera bientôt au Sénégal.

la suite après cette publicité

Lancée en 2020, la start-up de Jean Lobe Lobe compte dans ses rangs – outre l’IFC – les fonds d’investissement Launch Africa Ventures et Orange Ventures. Passé par British American Tobacco, Jean Lobe Lobe n’en était pas à son premier essai puisqu’il s’était lancé dans l’entrepreneuriat dès 2016 avec Heptic Holdings – qui a fermé ses portes en janvier 2020. Waspito, qui compte déjà plus d’un millier de médecins parmi ses utilisateurs, espère maintenant pouvoir percer sur le marché nord-africain. Jean Lobe Lobe déclarait ainsi en 2023 à Jeune Afrique être en contact avec le ministère de la Santé égyptien pour discuter du déploiement de sa healthtech.

Retrouvez notre classement exclusif des 20 futurs champions de la tech africaine 2024.

Sand To Green redonne vie aux sols (Maroc)

Transformer le désert en plaines recouvertes d’arbres fruitiers et d’herbes aromatiques, Benjamin Rombaut, Gautier de Carcouët et Wissal Ben Moussa y croient. Passés par l’école de management de l’Iéseg, Sciences Po Lille, l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II et AgroParisTech, les jeunes entrepreneurs se sont réunis autour d’un projet ambitieux et fascinant : Sand to Green.

La jeune pousse veut réhabiliter les terres arides du Sahara en vergers abondants et lutter contre la déforestation et la désertification. Pour y parvenir, la start-up franco-marocaine s’appuie sur des technologies de pointe et s’inspire des techniques agroforestières des oasis pour mettre en œuvre une agriculture régénératrice, rendre fertiles les sols sans vie et créer de nouveaux puits de carbone.

la suite après cette publicité

Après un essai de quelques années sur une superficie de cinq hectares dans le sud du Maroc et une levée de fonds de 1 million de dollars, l’équipe, qui utilise l’énergie solaire pour dessaler l’eau de mer et irriguer les terres, s’apprête à étendre le projet dans le royaume avant de s’exporter vers la Mauritanie, le Sénégal, la Namibie, ou encore l’Égypte. Objectif : reverdir 10 000 hectares de sols désertiques à l’horizon 2030 grâce à l’agriculture durable.

la suite après cette publicité

Zuri Health, des rendez-vous médicaux dans 19 pays (Kenya)

La start-up kényane de e-santé Zuri Health se prépare à une expansion agressive qui doit lui permettre de doubler sa portée commerciale pour atteindre 19 pays en 2024. Et pour cause, « d’après notre bilan financier 2023, nous avons en quelque sorte atteint le seuil de rentabilité », explique Ikechukwu Anoke à Jeune Afrique.

Le PDG et fondateur de la jeune pousse indique avoir déjà généré plus de 4 millions de dollars depuis la création de l’entreprise, en 2020. « Cette année, nous envisageons de consolider nos revenus pour les rendre plus stables et plus prévisibles. Et nous espérons doubler notre marge de rentabilité d’ici à la fin de 2025 », ajoute-t-il.

Créée en 2021, la start-up fournit des soins de santé abordables par le biais de SMS mobiles, de WhatsApp et d’une application dédiée, Zuri. Elle compte actuellement plus de 1 million d’abonnés SMS, environ 400 médecins et 3 000 patients dans le cadre du programme de soins continus conçu pour les personnes souffrant de maladies chroniques.

En 2022, l’entreprise a levé 1,3 million de dollars de fonds de pré-amorçage afin d’élargir sa portée sur le marché, ainsi que son offre. Le produit proposé est ZuriCare, un service ambulatoire numérique dédié aux petites et moyennes entreprises (PME), qui a déjà attiré 80 sociétés.

Présent dans neuf pays africains – le Kenya, le Nigeria, le Ghana, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie, le Sénégal, le Burundi et la Zambie –, Zuri Health vise désormais la Côte d’Ivoire, le Soudan du Sud, l’Éthiopie, le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, le Mozambique et l’Angola. Pour ce faire, l’entreprise cherchera à obtenir de nouveaux capitaux d’ici à la fin de l’année, confie son fondateur.

FoondaMate discute avec les étudiants pour les faires réussir (Afrique du Sud)

FoondaMate, une entreprise de technologie éducative créée en août 2020 en Afrique du Sud, est devenue la plateforme d’apprentissage de référence pour de nombreux étudiants de la nation Arc-en-Ciel, mais aussi au Nigeria, où elle s’est lancée en octobre 2022.

Elle est née de la volonté de Dacod Magagula et Tao Boyle, tous deux Sud-Africains, de permettre aux étudiants d’accéder facilement à une base de données regroupant anciens examens et cours. Ils ont créé un robot conversationnel alimenté par l’IA et l’apprentissage machine qui aide les étudiants à accéder rapidement, facilement et en toute sécurité au matériel d’étude via WhatsApp et Facebook Messenger.

Le nombre d’utilisateurs de leur plateforme est passé de 40 000, en septembre 2020, à plus de 3 millions actuellement, selon son site web. L’entreprise a conclu un tour de table en amorçage de 2 millions de dollars en mai 2022, attirant huit investisseurs, dont le nigérian LoftyInc Capital et, à titre personnel, Iyinoluwa Aboyeji, ex-fondateur de Flutterwave et Andela.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Dans le même dossier

© Montage JA ; GettyImages

Qui sont les 20 futurs champions de la tech africaine en 2024 ?

© Montage JA ; GettyImages

Les champions de la fintech africaine dépassent les frontières