Yar’Adua « n’est pas incapable d’assurer ses fonctions »

Le président nigérian Umaru Yar’Adua est apte à rester en fonction et il n’y a pas de raison de le démettre, a déclaré mercredi le ministre de la Justice Michael Aondoakaa au nom du gouvernement fédéral.

Le président nigérian Umaru Yar’Adua , le 29 juillet 2009 à Brasilia. © AFP

Le président nigérian Umaru Yar’Adua , le 29 juillet 2009 à Brasilia. © AFP

Publié le 28 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

"Le président n’est pas incapable d’assurer ses fonctions. Le traitement médical qu’il reçoit hors du pays ne constitue pas une incapacité qui conduise à lancer une procédure de destitution telle que prévue par les articles 144 et 146 de la constitution", a déclaré M. Aondoakaa.

Vendredi dernier, la Haute cour fédérale avait donné 14 jours au gouvernement pour décider si le président, hospitalisé depuis le 23 novembre en Arabie Saoudite, est apte à rester en fonction.

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Bras de fer

La Haute cour invoquait l’article 144 de la Constitution stipulant que le président doit cesser ses fonctions si les deux-tiers des membres du conseil exécutif de la fédération (gouvernement) adoptent une résolution le déclarant "incapable d’assumer ses fonctions", après vérification par une équipe de cinq médecins désignés par le président du Sénat.

Pratiquement au même moment, le sénat nigérian avait unaniment adopté une motion contraire demandant au président de transmettre par écrit ses pouvoir au vice-président Goodluck Jonathan.

La décision, annoncée par le président de la chambre haute David Mark, a été prise à l’unanimité des 109 sénateurs. Or, avec 89 élus, le parti au pouvoir, le PDP, sous les couleurs duquel Umaru Yar’Adua avait été élu le 21 avril 2007, contrôle très majoritairement l’hémicycle.

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Pression

La constitution stipule que, lorsque le président informe le parlement d’une telle absence, le vice-président peut alors agir en son nom comme "président par interim".

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L’appel unanime du sénat "a une grande force morale que le président ne peut ignorer. S’il n’en tient pas compte il court le risque d’être destitué", a déclaré à l’AFP l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Femi Falana, qui a saisi la haute cour fédérale pour pousser M. Yar’Adua à passer le flambeau à son vice-président.

Depuis son hospitalisation à Jeddah, aucune photo ni vidéo de lui n’a été diffusée. Tout au plus l’a-t-on entendu une seule fois le 12 janvier. Il avait alors assuré dans un bref entretien à la BBC qu’il allait "mieux", mais d’une voix extrêmement faible.

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