Le mystère du boeing d’Ethiopian Airlines reste entier
Les autorités libanaises affirment que le pilote du Boeing 737 d’Ethiopian Airlines qui s’est abîmé en mer lundi 25 janvier n’a pas suivi les recommandations de la tour de contrôle. Elles se gardent toutefois de toute conclusion sur l’éventuelle responsabilité du pilote. Les enquêteurs espéraient retrouver la boîte noire de l’appareil ce mercredi 27 janvier.
Les enquêteurs espéraient mercredi retrouver les boîtes noires de l’avion d’Ethiopian Airlines qui s’est écrasé lundi au large des côtes libanaises pour comprendre la raison pour laquelle l’appareil a dévié de la trajectoire indiquée par la tour de contrôle.
"La tour de contrôle a dit au pilote d’aller à droite mais l’avion est allé dans une autre direction, peut-être parce que c’était trop tard car l’avion était déjà pris dans une tempête", a affirmé mercredi à l’AFP un responsable du ministère de la Défense.
"Nous ne savons pas ce qui s’est passé"
Le Boeing 737 d’Ethiopian Airlines s’est abîmé en mer lundi quelques minutes après son décollage en pleine tempête de l’aéroport de Beyrouth, à 02H30 locales (00H30 GMT), avec 90 personnes à bord, dont 54 Libanais, dont aucun n’a en principe survécu.
"A ce stade, nous ne pouvons pas dire qu’il s’agissait d’une erreur du pilote car nous ne savons pas ce qui s’est passé", a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat.
"C’était un pilote expérimenté, peut-être n’a-t-il pas été en mesure de suivre les instructions à cause de la tempête", a précisé le responsable.
Les différents responsables libanais ont mis en garde contre les conclusions hâtives qui mettraient en cause le pilote.
"Dire que le pilote a commis une erreur est une pure spéculation. Personne ne sait ce qui s’est passé dans l’avion, c’est aux boîtes noires de le dire", a affirmé" à l’AFP mercredi le ministre des Transports Ghazi Aridi.
Le ministre a indiqué que le pilote a "bien commencé à suivre les instructions mais a pris par la suite une autre direction. La tour de contrôle a tenté de le rediriger, à ce moment même, le contact a été perdu".
"Qu’est ce qui s’est passé dans l’avion? Personne ne le sait", a-t-il estimé.
Progrès dans la localisation de l’épave
Mercredi, les équipes de recherches ont fait des progrès dans la localisation de l’épave.
"Les boîtes noires n’ont pas encore été localisées mais nous avons fait d’énormes progrès. Le balayage de la zone avance et le site se précise", a indiqué un porte-parole de l’armée, refusant de donner plus de détails.
Secondé par deux bateaux de la Force des Nations unies au Liban (Finul), le navire de guerre américain USS Ramage, équipé de sonars, poursuit ses recherches au large du sud de Beyrouth où s’est écrasé l’avion.
"Les eaux troubles ont entravé un peu les recherches, mais avec l’amélioration des conditions météorologiques, les opérations de sonde vont devenir plus efficaces", a encore souligné le porte-parole, qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat.
Quatorze corps ont été retrouvés jusqu’à présent, dont cinq appartenant à des ressortissants éthiopiens, a affirmé mercredi le ministre de la Santé Mohammad Jawad Khalifé.
Les opérations de recherches se concentrent au large de la localité de Khaldé (6 km au sud de l’aéroport de Beyrouth), avec notamment le navire de guerre américain, le USS Ramage, qui utilise ses sonars pour retrouver les boîtes noires.
"En principe, nous nous attendons à des résultats aujourd’hui", a indiqué M. Aridi, sans plus de précisions.
Deux enquêteurs du Bureau français d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile et trois experts américains du Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) sont sur place pour participer à l’enquête.
Les différents experts interrogés par l’AFP indiquent que le temps orageux ne peut pas expliquer à lui seul la catastrophe, car l’avion a pu avoir un problème de moteur ou d’hydraulique.
L’appareil a également pu être déstabilisé en entrant dans un cumulonimbus.
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