Darfour : les négociations avec les rebelles dans l’impasse

Les négociations directes entre des rebelles du Darfour et le gouvernement soudanais n’ont pas repris comme prévu dimanche au Qatar, les deux parties se contentant de concertations séparées avec les médiateurs, a-t-on appris auprès des parties.

Djibril Bassolé (C), le chef de la diplomatie du Qatar, (D) et le porte-parole du JEM, le 11/02/09 © AFP

Djibril Bassolé (C), le chef de la diplomatie du Qatar, (D) et le porte-parole du JEM, le 11/02/09 © AFP

Publié le 24 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

"Nous avons eu aujourd’hui des concertations" avec le négociateur de l’ONU et de l’Union africaine (ONU-UA), Djibril Bassolé, et les médiateurs qatariotes, a déclaré à l’AFP Ahmed Hussein Adam, porte-parole du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM), un des deux principaux groupes rebelles du Darfour.

"Les discussions ont été constructives et transparentes. Nous souhaitons entre autres régler des questions de procédures avant d’entrer dans des négociations politiques directes avec le gouvernement" soudanais, a-t-il souligné.

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Une source au sein de la délégation soudanaise a confirmé à l’AFP qu’il "n’y aura pas de négociations directes (ce dimanche 24 janvier) avec les groupes rebelles mais uniquement des concertations avec les médiateurs".

"Nous travaillons avec le gouvernement (soudanais) et les mouvements armés pour les amener à un dialogue productif. Cela est en cours. Nous espérons trouver le format approprié afin que les parties puissent progresser", a indiqué dans un courriel à l’AFP, une source au sein de la médiation ONU-UA.

L’"accord de confiance" au point mort

La délégation soudanaise, conduite par le conseiller du président Omar el-Béchir responsable du dossier du Darfour, Ghazi Salaheddine, a rencontré M. Bassolé samedi soir.

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Le 10 janvier, Djibril Bassolé, avait affirmé que les discussions directes entre le gouvernement soudanais et les rebelles reprendraient le 24 janvier.

Il avait dit espérer la présence d’Adbdelwahid Mohammed Nour, chef d’une importante faction du Mouvement de libération du Soudan (SLA-Abdelwahid), qui vit en exil à Paris, et refuse de parler au processus de Doha.

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Les rebelles du JEM et le gouvernement soudanais avaient signé en février 2009 un "accord de confiance" prévoyant un échange de prisonniers et la tenue éventuelle d’une conférence de paix sur le Darfour.

Unifier les factions rebelles

Le conflit au Darfour a fait 300.000 morts depuis 2003 selon les estimations de l’ONU -10.000 d’après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés. Regroupée en deux mouvements -le JEM et l’Armée de libération du Soudan-, la rébellion du s’est peu à peu fragmentée et compte aujourd’hui près d’une vingtaine de factions.

Les Etats-Unis et la Libye ont tenté au cours des derniers mois de fédérer de petits groupes rebelles afin d’unir les revendications de la rébellion et ainsi faciliter le processus de paix de Doha.

Certains de ces petits mouvements rebelles doivent arriver au cours des prochains jours à Doha, ont indiqué différentes sources à l’AFP. Le JEM souhaitent accueillir ces factions au sein de son mouvement.

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