Sékouba Konaté veut des élections « vite, vite »
Le président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a souhaité vendredi à Conakry aller « vite, vite pour l’organisation d’élections » dans le pays, devant les émissaires de la Cédéao, de l’UA et de l’ONU venus soutenir le processus de transition.
"En prenant le pouvoir le 23 décembre (2008, après la mort du président Lansana Conté, ndlr), notre initiative était d’organiser les élections mais (. . . ) il y avait un problème d’expérience (. . . ) et trop de démagogues qui nous ont trompés", a assuré le général qui avait joué un rôle-clef dans le putsch.
"Nous devons aller vite, vite, pour l’organisation de ces élections transparentes et libres", a poursuivi le général, dont les propos étaient diffusés dans la soirée par la radio et la télévision d’Etat.
Appel à l’aide et au soutien international
Il répondait au trio d’émissaires venus le rencontrer au petit palais de la présidence de la République: le président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), Mohamed Ibn Chambas, le représentant de l’Union africaine (UA), Ibrahima Fall et le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’ouest, Said Djinnit.
"Nous comptons sur vous et vous pouvez compter sur nous", a déclaré le dirigeant guinéen à l’attention de la communauté internationale dont il a sollicité l’assistance.
"Nous vous demandons encore de l’aide, parce qu’actuellement, nous avons des problèmes. Nous n’avons ni aide de la Banque mondiale (BM), ni du Fonds monétaire internationale (FMI), nous avons perdu aussi la refonte de l’armée, car il faut beaucoup de moyens (. . . )", a-t-il énuméré.
La Guinée au coeur "de l’Histoire" africaine
Auparavant, Ibrahima Fall lui avait déclaré: "nous voyons dans votre acceptation à diriger cette transition un acte patriotique qui va au-delà de votre personne et projette le peuple guinéen de nouveau dans l’histoire de la sous-région et du monde, tout comme il y a plus de 50 ans, le peuple guinéen avait montré la voie au reste de l’Afrique" (en prenant son indépendance de la France, ndlr).
Les émissaires Cédéao-UA-ONU ont également rencontré jeudi l’ex-porte-parole des Forces vives (partis d’opposition, syndicats, associations), Jean-Marie Doré, nommé jeudi Premier ministre de la transition.
La déclaration signée le 15 janvier à Ouagadougou par le général Konaté et le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, prévoit l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de six mois. Il prévoit également le maintien "en convalescence" à l’étranger du capitaine Camara, blessé le 3 décembre au cours d’une tentative d’assassinat.
Une élection complètement civile
"Le général a confirmé sa détermination à honorer l’engagement de Ouagadougou, à savoir rendre le pouvoir à des autorités démocratiquement élues à la fin de la transition", a déclaré M. Djinnit à l’AFP.
A la question "avez-vous abordé avec le général Konaté la question de la non-candidature des militaires à la présidentielle?", M. Djinnit a répondu: "c’est un acquis, c’est signé, il est tenu par ça".
L’accord de Ouagadougou prévoit que "les membres du Conseil national de transition, le chef de l’Etat de transition, les membres du CNDD (junte, ndlr), le Premier ministre, les membres du gouvernement d’union nationale et les membres des Forces de défense et de sécurité en activité" ne "participeront pas" à l’élection présidentielle.
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