CAN 2010 : la médaille du beau jeu revient à la Zambie

La Zambie, au 84e rang du classement Fifa, représente l’équipe surprise du plateau des quarts de finale de la CAN-2010 où elle s’est hissée grâce à un jeu collectif aussi huilé que loué, et dont elle veut se servir pour « accrocher une médaille ».

Le zambien Muelenga Jacob (D) aux prises avec le gabonais Ecuele Manga Bruno le 21 janvier 2010 © AFP

Le zambien Muelenga Jacob (D) aux prises avec le gabonais Ecuele Manga Bruno le 21 janvier 2010 © AFP

Publié le 23 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

"On était venu en Angola pour se qualifier en quarts de finale, ce qui était assez ambitieux pour la Zambie, vu le groupe, confie à l’AFP le sélectionneur Hervé Renard. J’ai vécu la qualification avec le sentiment du devoir accompli, et l’envie de ne pas s’arrêter en si bon chemin".

"Il y a 20 ans, la grande équipe de Zambie avait fini 2e, note-t-il en évoquant les Chipolopolos de Kalusha Bwalya, aujourd’hui président de la Fédération zambienne. Notre objectif est désormais d’aller en demi-finales et d’accrocher une médaille".

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Le cliché du "collectif"

Qui connaît les Zambiens ? Les joueurs ou entraîneurs interrogés peinent à éviter le cliché du "collectif", qui prend néanmoins en l’occurrence tout son sens. C’est ce que pense le Nigérian Odemwingie: "La Zambie est une équipe qui a surpris tout le monde, très organisée. Ça travaille, ça marche comme une équipe, sans grande star".

"C’est une équipe qui m’a fait une excellente impression, abonde Paul Le Guen auprès de l’AFP. Elle utilise bien les qualités de joueurs pas très connus. Mais je n’ai pas été tellement surpris par leur qualification : ils avaient fait de très bons matches en Algérie et en Egypte, sans avoir trop de réussite dans les éliminatoires".

Performance inattendue

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Hervé Renard a été marqué par l’enseignement d’Arsène Wenger, qu’il a connu au centre de formation de Cannes dans les années 1980, et son modèle de jeu est donc sans surprise Arsenal.

"J’ai bénéficié de joueurs de qualité et essayé de former un cadre, explique-t-il. C’est une équipe qui aime jouer, et à notre petite échelle, on essaie de poser le jeu, de jouer au sol".

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Louée pour ce beau jeu, la Zambie n’en a récolté les fruits qu’à l’issue du dernier match, en étant propulsée de la dernière à la première place du groupe. "Le plus important était de se qualifier, mais ça amplifie encore la performance", savoure Renard.

Kalaba, le bijou de l’équipe

Parmi les joueurs se détachent l’attaquant J. Mulenga, les frères Katongo, Christopher le capitaine et Felix, qui animent les couloirs, et le milieu Chamanga, adroit dans la dernière passe. Mais le bijou s’appelle Kalaba. "C’est certainement le joueur le plus doué de l’équipe, assure Renard. Il a parfois du mal à être constant sur 90 minutes. C’est un artiste auquel il faut laisser libre cours, sans non plus oublier le replacement défensif".

Car c’est là où le bât blesse: une discipline tactique parfois flottante. "Par rapport à il y a un an et demi, l’équipe a fait d’énormes progrès, mais je ne suis pas satisfait de l’organisation tactique quand on mène au score: on part dans des aventures qui ne mènent nulle part!", regrette le sélectionneur.

Les Chipolopolos ont ainsi craqué devant la Tunisie (1-1), le Cameroun (défaite 3-2 dans les dernières minutes) avant d’encaisser un but contre le Gabon (2-1) qui les a fait frémir jusqu’au bout. Pour les quarts de finale, les Nigérians en ont pris bonne note.

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