Présidentielle au Tchad : des militants de Succès Masra arrêtés

Soixante-seize délégués des Transformateurs sont « poursuivis pour faux, usage de faux, usurpation de titre et complicité » dans le cadre du scrutin du 6 mai, a déclaré samedi le procureur de la République de N’Djamena.

Lors du dépouillement du scrutin présidentiel, le 6 mai 2024, dans un bureau de vote à N’Djamena. © Issouf SANOGO / AFP

Lors du dépouillement du scrutin présidentiel, le 6 mai 2024, dans un bureau de vote à N’Djamena. © Issouf SANOGO / AFP

Publié le 12 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Des militants du parti de Premier ministre tchadien Succès Masra ont été arrêtés pour faux et usage de faux documents le lundi 6 mai à N’Djamena, lors de l’élection présidentielle remportée à 61,03 % par Mahamat Idriss Déby Itno. « Soixante-seize militants des Transformateurs sont placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Klessoum [à 20 km de N’Djamena, NDLR]. Ils sont poursuivis pour faux, usage de faux, usurpation de titre et complicité », a déclaré ce samedi Oumar Kedellaye, procureur de la République de N’Djamena.

La télévision d’État avait rapporté mardi l’arrestation de « présumés faux délégués », tous pour le compte des Transformateurs, le parti dirigé par Succès Masra, ex-farouche opposant et candidat à la présidentielle face au général Mahamat Idriss Déby Itno, qui l’avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin.

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Le code électoral autorise la présence de délégués des candidats dans les lieux de scrutin, sous réserve de leur accréditation par l’Agence nationale des élections (ANGE). Il est reproché aux militants arrêtés d’avoir « eux-mêmes fabriqué des cartes d’accès dans différents bureaux de vote », a précisé le procureur de la République.

Résultats falsifiés ?

« Certains sont accusés d’avoir filmé les procès-verbaux et d’autres ont insisté pour assister au dépouillement. On reproche à certains de nos militants d’avoir fabriqué des procès-verbaux », s’est indigné Sitack Yombatina, le vice-président des Transformateurs, qualifiant ces accusations de « ridicules et fantaisistes ».

Mercredi, le parti dénonçait déjà des « arrestations arbitraires », mais aussi des « menaces et des violences graves » visant ses sympathisants, « le refus d’accès à des bureaux de vote » pour observer le dépouillement, et « des violations inimaginables, y compris des tirs à balles réelles, afin de s’accaparer des bulletins et des procès-verbaux ».

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Leur président, Succès Masra, qui n’a recueilli que 18,53 % des voix selon la commission électorale nommée par Mahamat Idriss Déby Itno, avait dénoncé, une heure avant la proclamation officielle, des résultats falsifiés et appelé ses partisans à se « mobiliser pacifiquement, mais fermement ». L’opposition, violemment réprimée et dont les principales figures ont été évincées de la course à la présidence, considère Masra comme un « traître », candidat pour donner un « vernis démocratique » au scrutin.

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(avec AFP)

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