Au Tchad, Succès Masra saisit le Conseil constitutionnel pour faire annuler la « mascarade électorale »

Le Premier ministre est crédité de 18,53 % des suffrages à la présidentielle, contre 61,03 % au président de transition Mahamat Idriss Déby Itno. Il a déposé une demande devant le Conseil constitutionnel pour contester ces chiffres et « révéler la vérité des urnes ».

Succès Masra, candidat à l’élection présidentielle au Tchad et Premier ministre, lors d’un meeting de campagne à Mondou, le 28 avril 2024. © Joris Bolomey / AFP.

Succès Masra, candidat à l’élection présidentielle au Tchad et Premier ministre, lors d’un meeting de campagne à Mondou, le 28 avril 2024. © Joris Bolomey / AFP.

Publié le 13 mai 2024 Lecture : 1 minute.

Succès Masra, arrivé deuxième de l’élection présidentielle au Tchad selon les résultats provisoires annoncées le 9 mai, a déclaré qu’il avait déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel pour faire annuler le scrutin. « Avec l’aide de nos avocats, nous avons déposé aujourd’hui une demande au Conseil constitutionnel pour révéler la vérité des urnes », a-t-il dit dans une publication sur Facebook.

« Notre requête, c’est l’annulation pure et simple de cette mascarade électorale », a précisé Sitack Yombatina, vice-président des Transformateurs, parti de Succès Masra. Selon les chiffres de l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), ce dernier a obtenu 18,53 % des voix, contre 61,03 % à Mahamat Idriss Déby Itno, qui l’avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin.

la suite après cette publicité

Le 9 mai au soir, quelques heures avant la proclamation des résultats officiels, Succès Masra revendiquait « la victoire au premier tour » selon sa propre compilation des voix réalisée par ses militants à travers le pays. « Toutes les preuves sont dans les clés USB » jointes à la requête auprès du Conseil constitutionnel, a ajouté le vice-président du parti.

Sitack Yombatina affirme qu’elles contiennent « des vidéos de bourrage d’urnes, de vols et de menaces mais surtout des urnes qui ont été enlevées par les militaires pour être dépouillées ailleurs ».

Arrestations arbitraires

Soixante-seize personnes, dont des mineurs, ont été incarcérées pour avoir « eux-mêmes fabriqué des cartes d’accès dans différents bureaux de vote ». Tous sont des militants des Transformateurs, selon le procureur de la République de N’Djamena. Le parti a dénoncé des « arrestations arbitraires » pour des motifs « ridicules et fantaisistes ».

Ce scrutin devait marquer la fin d’une transition militaire de trois ans, mais nombre d’observateurs l’estimaient joué d’avance en faveur de Mahamat Idriss Déby Itno. Les résultats définitifs sont attendus au plus tard le 23 mai après examen de la saisine de Succès Masra et de Yacine Abdaramane Sakine, autre candidat qui conteste quant à lui sa huitième place.

la suite après cette publicité

(avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Le président de la transition, Mahamat Deby Itno, vote pour l’élection présidentielle, à N’Djamena au Tchad, le lundi 6 mai 2024. © AP Photo / Mouta

Présidentielle au Tchad : bulletins dans l’urne et couacs en stock

Contenus partenaires