Au Niger, retour de l’exploitation de l’uranium, portée par des cours hauts

La Somina, en majorité détenue par des Chinois, envisage d’exploiter à nouveau la ressource. Il s’agit du deuxième projet d’envergure, après le lancement, en 2022, d’une exploitation d’uranium à Dasa par la compagnie canadienne Global Atomic Corporation.

L’uranium nigérien est notamment exploité par le français Orano (ex-Areva) dans la mine d’Arlit, située dans le désert du Sahara). © PIERRE VERDY / AFP.

L’uranium nigérien est notamment exploité par le français Orano (ex-Areva) dans la mine d’Arlit, située dans le désert du Sahara). © PIERRE VERDY / AFP.

Publié le 14 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

La Société des mines d’Azelik (Somina), majoritairement détenue par des Chinois, va reprendre ses activités d’exploitation de l’uranium dans le nord du Niger, qu’elle avait suspendues il y a dix ans, faute de rentabilité, a annoncé le 13 mai la télévision nigérienne publique.

« La situation étant aujourd’hui favorable, la Somina envisage de reprendre la production d’uranium », a précisé la télévision publique nigérienne Télé Sahel, sans indiquer de date, faisant référence à la remontée des cours mondiaux observée depuis plusieurs mois.

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Créée en 2007, la Somina a débuté l’extraction de l’uranium en 2011 à Azelik, à 200 km au sud-ouest de la ville minière d’Arlit, où la compagnie française Orano (ex-Areva) exerce depuis une cinquantaine d’années. Mais elle avait suspendu ses activités trois ans plus tard à cause de la chute des cours mondiaux du « yellow cake ».

Le cours de la livre d’uranium navigue entre 90 et 100 dollars depuis le début de l’année, cinq fois plus qu’en 2016, où elle avait atteint son point le plus bas. Une escalade des cours qui s’explique tant par le rebond de la demande en énergie nucléaire que par les tensions géopolitiques internationales.

Les mines, une priorité pour la junte

Dans la perspective de cette reprise, le colonel Ousmane Abarchi, le ministre nigérien des Mines, récemment nommé par le régime militaire au pouvoir à Niamey, a visité le 11 mai les installations d’Azelik, où il s’est entretenu avec les responsables chinois. Le ministre a visité la mine et s’est assuré que « les mesures de protection contre des risques de contamination radioactive » sont prises, indique la télévision nigérienne.

En juin 2023, le gouvernement nigérien et la Compagnie nationale d’uranium de Chine (CNUC) avaient signé un protocole d’accord pour la reprise des activités de la Somina.

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Le régime militaire qui a pris le pouvoir en juillet 2023 à Niamey a fait de la souveraineté, notamment dans l’exploitation des matières premières, l’une de ses priorités. La compagnie canadienne Global Atomic Corporation a lancé en 2022 l’exploitation d’uranium à Dasa, située à 105 km au sud d’Arlit, pour laquelle 121 milliards de F CFA (184,4 millions d’euros) seront investis, selon le ministère nigérien des Mines.

Au début de mai, des mines d’or, exploitées par une société chinoise dans la même région d’Agadez, ont été temporairement fermées après la mort de plusieurs dizaines d’animaux ayant bu des eaux rejetées par les puits d’exploitation, selon les autorités et des habitants.

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(avec AFP)

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