Présidentielle au Tchad : l’Union européenne s’inquiète de « violences post-électorales »

L’armée avait été déployée très massivement dans la capitale N’Djamena à l’annonce des résultats, le 9 mai. L’opposition dénonce la victoire déclarée de Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition depuis 2021.

Une maison touchée par un projectile dans le quartier Radina de N’Djamena, le 10 mai 2024 après l’annonce des élections présidentielles au Tchad. © Joris Bolomey / AFP

Une maison touchée par un projectile dans le quartier Radina de N’Djamena, le 10 mai 2024 après l’annonce des élections présidentielles au Tchad. © Joris Bolomey / AFP

Publié le 14 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

L’Union européenne (UE) a déploré les « violences post-électorales » au Tchad et la mise à l’écart de nombreux observateurs de la présidentielle, quatre jours après l’annonce de la victoire de Mahamat Idriss Déby Itno, contestée par l’opposition.

Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé il y a trois ans par l’armée chef de l’État à la mort de son père, a recueilli 61,03 % des suffrages dès le premier tour au scrutin du 6 mai, selon les résultats officiels provisoires. Succès Masra, le Premier ministre nommé en janvier, crédité de 18,53’% des voix officiellement, a affirmé, lui, qu’il avait remporté l’élection et demandé au Conseil constitutionnel d’annuler un scrutin aux résultats « falsifiés » selon son parti.

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« L’UE prend note (…) de la publication des résultats provisoires » et « ne peut que déplorer la non-accréditation d’un nombre important d’observateurs de la société civile à la veille du scrutin », lit-on dans un communiqué du département des Affaires étrangères de l’UE. L’Union « s’inquiète également des violences post-électorales », sans en préciser la nature.

Plusieurs morts après l’annonce des résultats

Des médias tchadiens ont invoqué des « morts » et de nombreux « blessés » par des « tirs de joie » des militaires à l’annonce des résultats le 9 mai mais le gouvernement a refusé d’en livrer le nombre et interdit aux hôpitaux de le faire, invoquant « le respect du secret médical ». L’armée avait été déployée très massivement dans la capitale N’Djamena à l’annonce des résultats.

Une partie de l’opposition, dont plusieurs candidats avaient été écartés de la course présidentielle, avait appelé à boycotter un scrutin destiné, selon elle, à « perpétuer une dynastie Déby » de 34 ans. Yaya Dillo Djerou, cousin et rival de Mahamat Idriss Déby Itno pour la présidentielle, avait été tué fin février par des militaires dans l’assaut du siège de son parti. « Assassiné » d’une « balle à bout portant dans la tête », selon son parti.

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Des ONG internationales avaient dénoncé la répression de toute opposition et émis des doutes sur la « crédibilité » d’une élection qu’elles jugeaient jouées d’avance en faveur de Déby Itno.

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(Avec AFP)

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