Deux défenseurs des droits de l’homme arrêtés au Cabinda

Deux défenseurs des droits de l’Homme, un avocat et l’ancien vicaire général du Cabinda, ont été arrêtés samedi et dimanche dans l’enclave angolaise sans lien direct avec l’attaque meurtrière du 8 janvier contre l’équipe de football du Togo, a-t-on appris auprès de leur entourage.

Un avocat et l’ancien vicaire général du Cabinda ont été arrêtés samedi et dimanche

Un avocat et l’ancien vicaire général du Cabinda ont été arrêtés samedi et dimanche

Publié le 18 janvier 2010 Lecture : 2 minutes.

L’avocat cabindais Francisco Luemba a été arrêté à 05H00 GMT dimanche, selon son fils Joao, ajoutant que l’ancien vicaire Raul Tati avait été interpellé samedi en fin de journée. Il avait également annoncé l’arrestation de l’avocat et collègue de son père, Martinho Nombo, qui s’est révélée fausse.

Les policiers "sont venus ce matin très tôt et ont pris mon père. Ils sont ensuite revenus, ont fouillé la maison et son bureau. Ils ont emporté beaucoup de documents", a déclaré à l’AFP Joao Luemba.

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"Nous pensons que mon père est détenu en raison de son livre sur le Cabinda, écrit en 2008", a-t-il ajouté.

Ces deux arrestations s’ajoutent aux trois précédentes survenues après le mitraillage le 8 janvier du bus de l’équipe du Togo en marge de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2010).

Intrumentalisation ?

L’universitaire Belchior Lanso, un ancien policier Pedro Benjamim Fuca et un militant de la société civile employé chez Chevron, Jose Zefarino Pauti, sont toujours détenus.

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L’association de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a estimé que le gouvernement angolais était "apparemment en train d’utiliser cette attaque (. . . ) pour justifier des mesures sévères à l’encontre des intellectuels et défenseurs des droits de l’Homme les plus éminents au Cabinda".

"Nous sommes particulièrement inquiets de l’arrestation des avocats qui ont défendu des gens ayant été arbitrairement arrêtés, torturés et victimes de procès injustes", a déclaré à l’AFP Lisa Rimli de HRW.

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"Qui pourra maintenant les défendre?", s’est demandé cette spécialiste de l’Angola.

"Il y a un climat de peur au Cabinda"

Pour le journaliste cabindais Fernando Lelo, qui a passé 11 mois en prison pour atteintes à la sûreté de l’Etat avant d’être libéré, "il y a un climat de peur au Cabinda et nous ne savons pas qui est le prochain sur la liste".

Le bus transportant la délégation togolaise a eu deux tués lors du mitraillage par des séparatistes.

Deux groupes cabindais rivaux, réclamant l’indépendance de cette riche enclave pétrolière, ont revendiqué la fusillade, qui a entraîné le retrait du Togo de la compétition.

Selon le procureur de cette province, enclavée entre les deux Congo, Antonio Nito, seules deux autres personnes arrêtées juste après l’attaque sont pour l’instant directement liées à la fusillade.

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