Le Premier ministre nigérien impute la rupture avec les États-Unis à des « menaces » américaines
« Ton condescendant », « manque de respect »… Ali Mahaman Lamine Zeine a sévèrement incriminé la secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires africaines, Molly Phee.
Le Niger a décidé de rompre sa coopération militaire avec les États-Unis, en mars, en raison de « menaces » proférées par des officiels américains, a affirmé mardi 14 mai le Premier ministre nommé par le régime militaire de Niamey, dans une interview au Washington Post.
Le Niger avait dénoncé le 16 mars « avec effet immédiat » l’accord de coopération militaire avec les États-Unis, peu après le départ d’une délégation américaine menée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee.
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« Vous venez nous menacer dans notre pays »
Selon le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, lors de cette visite, Molly Phee a notamment menacé les autorités de Niamey de sanctions si le Niger signait un accord pour vendre l’uranium qu’il produit à l’Iran. « Premièrement, vous venez ici nous menacer dans notre pays. C’est inacceptable. Et vous venez nous dire avec qui nous pouvons avoir des relations, ce qui est également inacceptable. Et vous le faites avec un ton condescendant et un manque de respect », affirme avoir alors répondu Ali Mahaman Lamine Zeine.
« Les Américains sont restés sur notre sol sans rien faire quand les terroristes tuaient nos populations et brûlaient des communes. Ce n’est pas un signe d’amitié de venir sur notre sol et de laisser les terroristes nous attaquer. Nous avons vu ce que les États-Unis font pour défendre leurs alliés comme en Ukraine ou en Israël », a poursuivi le Premier ministre.
La junte accueillie « à bras ouverts » par la Russie
Washington a accepté mi-avril de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et des discussions sont en cours pour les modalités de ce retrait. Au Niger, les États-Unis disposent également d’une base de drone importante près d’Agadez. Après le coup d’État du 26 juillet 2023 qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum, les États-Unis – parmi d’autres partenaires – avaient suspendu leur coopération militaire.
Une réponse qui contraste avec celle d’autres partenaires comme la Russie, la Turquie ou les Émirats Arabes Unis qui ont accueilli les nouvelles autorités de Niamey « à bras ouverts », explique Ali Mahaman Lamine Zeine ce mardi.
Après le coup d’État, le régime militaire avait rapidement exigé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française et s’est rapproché notamment de la Russie, qui a acheminé des instructeurs et du matériel militaire, en avril et en mai.
La coopération américaine pour l’aide au développement devrait quant à elle se poursuivre avec un nouvel accord pour un montant de près de 500 millions de dollars (462 millions d’euros) sur trois ans, selon le ministère des Affaires étrangères nigérien.
(Avec AFP)
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