Nouveaux combats entre rebelles et armée au Darfour, près de la frontière tchadienne
Des affrontements ont eu lieu entre l’armée soudanaise et plusieurs groupes rebelles dans le secteur de Jebel Moon, au Darfour. Le processus de paix devait reprendre la semaine prochaine au Qatar.
Des affrontements armés ont eu lieu mercredi dans un secteur clé du Darfour entre l’armée soudanaise et un important mouvement rebelle, ont indiqué des sources au sein de la rébellion et des casques bleus.
"Nous avons pris Gulu", localité du Jebel Marra, piémont fertile au coeur du Darfour, a déclaré à l’AFP Ibrahim al-Hillu, le porte-parole de l’Armée de Libération du Soudan d’Abdelwahid Mohammed Nour (SLA-Abdelwahid), un des grands mouvements rebelles darfouris.
Pilonnage de l’aviation soudanaise
L’aviation soudanaise avait auparavant bombardé des positions de la rébellion dans les secteurs de Jebel Moon, près de la frontière avec le Tchad, et de Jebel Marra, a indiqué M. Hillu, qui a fait état de victimes au sein de la rébellion, de l’armée et des civils.
"Aujourd’hui, il y eu des accrochages" entre le SLA-Abdelwahid et l’armée, a indiqué de son côté à l’AFP un responsable de la mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) sous couvert d’anonymat. Ce responsable n’a toutefois pas confirmer une prise de la ville de Gulu par les rebelles.
"Quelques ONG sont sur le terrain et assistent la population locale", a ajouté cette source, qui n’a pas précisé si des travailleurs humanitaires avaient été victimes de ces nouveaux affrontements.
Au cours des derniers jours, l’aviation soudanaise a aussi bombardé des positions du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM, l’autre grand mouvement rebelle du Darfour), dans le secteur de Jebel Moon.
Reprises des discussions de paix la semaine prochaine
Le conflit au Darfour a fait 300. 000 morts depuis 2003 selon les estimations de l’ONU – 10. 000 d’après Khartoum – et plus de 2,7 millions de déplacés. Les affrontements opposaient au début deux mouvements rebelles à l’armée soudanaise appuyée par des milices locales, en grande partie arabe.
Mais le conflit s’est progressivement transformé : la rébellion s’est fragmentée en une pléthore de mouvements, et des milices arabes ont remis en cause leur allégeance au gouvernement. Les affrontements entre rebelles et forces armées sont devenus moins fréquents mais l’insécurité croissante, avec une vague d’enlèvements de travailleurs humanitaires.
Le processus de paix entre la rébellion du Darfour et les autorités soudanaises doit reprendre au cours de la prochaine semaine au Qatar.
Le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) avait signé en février 2009 un "accord de confiance" avec les autorités soudanaises qui devait déboucher sur une conférence de paix sur le Darfour.
La Libye et les Etats-Unis ont fédéré chacun de leur côté des petits groupes rebelles darfouris afin d’unir les revendications de la rébellion et faciliter une résolution pacifique du conflit. Mais le leader historique du SLA, Abdelwahid Mohammed Nour, qui vit en exil à Paris, refuse toujours de participer au processus de paix.
Le Tchad et le Soudan entretiennent depuis plusieurs années des relations chaotiques et s’accusent mutuellement de soutenir des mouvements rebelles hostiles à leur pouvoir.
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