Est de la RDC : obsèques officielles des victimes du bombardement d’un camp de déplacés

Des funérailles officielles ont été organisées à Goma pour les 35 victimes du bombardement, survenu le 3 mai, d’un camp de déplacés. Kinshasa, qui accuse le M23 d’en être à l’origine, réclame des sanctions contre le Rwanda.

Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP

Les cercueils drapés des victimes du bombardement du camp de Mugunga lors d’une cérémonie funéraire à Goma, le 15 mai 2024. © Guerchom Ndebo / AFP

Publié le 16 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Des obsèques officielles ont été organisées le 15 mai à Goma, dans l’est de la RDC, pour les victimes du bombardement d’un camp de déplacés, un « crime de guerre » selon Kinshasa qui réclame des sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23.

Trente-cinq cercueils étaient alignés dans le plus grand stade de la capitale provinciale du Nord-Kivu, pour une cérémonie à laquelle ont participé autorités et proches de victimes. L’inhumation a eu lieu ensuite à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville, dans un cimetière spécialement aménagé pour recevoir les victimes de conflits.

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Le 3 mai, des bombes étaient tombées sur des huttes de déplacés, qui sont plusieurs centaines de milliers agglutinés à la périphérie de Goma, chassés de leurs villages par l’offensive menée depuis fin 2021 par la rébellion du M23. Comme le gouvernement congolais, les États-Unis notamment ont accusé le M23 d’être à l’origine de ce bombardement sur le camp de Mugunga. Washington a même mis directement en cause « les forces armées du Rwanda », une accusation qualifiée de « ridicule » par Kigali.

Des sources concordantes faisaient alors état d’au moins 9 morts, dont plusieurs enfants. Quelques jours après, des sources humanitaires et un responsable du camp portaient le bilan à 15 morts, tandis qu’un ministre évoquait 35 morts et 37 blessés.

« Vingt-deux d’entre eux étaient des enfants […] Ils ont été tous tués, victimes de la barbarie du Rwanda », a condamné sur le réseau social X le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, présent le 15 mai à Goma avec deux autres ministres du gouvernement central.

« Un crime de guerre »

« J’ai perdu mon frère David dans le bombardement », déclare Espoir Bwesha, 23 ans, déplacé venu de Saké, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma. David avait 19 ans. « Il se reposait dans sa hutte quand une bombe lui est tombée dessus », raconte Espoir, venu au stade pour la cérémonie. « Je veux que l’ennemi soit chassé et que la paix revienne », insiste le jeune homme, en demandant que plus aucune « arme lourde » ne soit positionnée dans ou à proximité immédiate des camps de déplacés.

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« Le 3 mai, deux enfants de ma petite sœur ont été tués », se lamente Denise Baleye, 39 ans, une autre déplacée. Ils avaient 4 ans et 21 ans. « Que le gouvernement nous aide à regagner nos villages ! »

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Dans un communiqué, le gouvernement de la RDC a condamné le 6 mai cet « acte terroriste » et appelé à « des sanctions politiques et économiques conséquentes » contre le Rwanda. « C’est un crime de guerre », a appuyé Patrick Muyaya.

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En deux ans, le M23 s’est emparé de larges pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à encercler presque entièrement Goma. Le conflit a commencé à déborder vers la province voisine du Sud-Kivu, où un bombardement attribué au M23 a fait sept morts le 7 mai.

(Avec AFP)

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