CAN : Luanda s’engage à « garantir la sécurité » après l’attaque meurtrière

L’attaque dirigée contre le convoi de l’équipe de football du Togo a été revendiquée par le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Les matchs prévus à Cabinda pourraient être transférés dans la capitale.

Serge Akakpo, le 26 septembre 2007

Serge Akakpo, le 26 septembre 2007

Publié le 9 janvier 2010 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour le samedi 9 janvier 2010 à 15h44

Des indépendantistes de l’enclave angolaise de Cabinda ont ouvert le feu vendredi sur le convoi de l’équipe de football du Togo qui arrivait dans le pays pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2010), faisant un deux morts et neuf blessés, selon un nouveau bilan.

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Le gouvernement angolais a condamné un acte "ignoble" dans un message lu à la radio par le ministre de la Communication sociale et assuré de tout faire "pour garantir la sécurité" de l’événement qui débutera dimanche malgré l’attaque meurtrière.

La Confédération africaine de football (CAF) a immédiatement annoncé le maintien de la compétition, qui commencera comme prévu dimanche à Luanda. Les matchs prévus à Cabinda pourraient toutefois être transférés dans la capitale.

Au moins deux morts

L’attaque a été revendiquée par le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), qui milite depuis 1975 pour l’indépendance de cette bande de terre enclavée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville. Le gouvernement à Luanda a ensuite assuré détenir des renseignements militaires permettant de confirmer que l’attaque avait été menée par "un groupe Flec en provenance de RDC".

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La fusillade a eu lieu en début d’après-midi juste après que le convoi togolais eut franchi la frontière entre le Congo-Brazzaville et l’Angola. "On a été mitraillé (. . . ) on rentrait en Angola, on a pris une rafale à l’avant du bus et on s’est tous couché", a expliqué à l’AFP Thomas Dossevi, joueur du Togo.

"Le chargé de communication Stanislas Ocloo et l’entraîneur adjoint Abalo Amelete ont rendu l’âme à quatre heures au petit matin", a dit Kodjo Samlan, chargé de presse pour le Togo par la CAF (Confédération africaine) et arrivé samedi matin à Cabinda avec la délégation de la CAF.

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La télévision togolaise a confirmé le nouveau bilan de "deux morts et un blessé grave".

Un premier bilan délivré par la Fédération togolaise, qui parlait de neuf blessés parmi les joueurs et les officiels de l’équipe, faisait également état de la mort d’un chauffeur, une information qui n’a été confirmée ni par M. Samlan ni par la télévision togolaise.

Serge Akakpo et Kodjovi Obilalé touchés

Le défenseur Serge Akakpo "a pris une balle dans le dos" et le gardien Kodjovi Obilalé en "a pris une dans les reins", a poursuivi Dossevi. Les deux hommes ont été admis dans un hôpital de Cabinda. Sept autres personnes ont été blessées dans l’attaque, selon la fédération togolaise de football (FTF).

Après avoir confirmé que la CAN aurait tout de même lieu, Souleymane Habuba, directeur de la communication de la CAF, s’est interrogé sur la raison ayant poussé la délégation togolaise à voyager en bus, alors que les 15 autres délégations ont choisi l’avion.

"Toutes les équipes avaient leur plan de vol, sauf une, le Togo", a-t-il dit. De son côté, le comité d’organisation (Cocan) a expliqué que le Togo ne lui avait pas précisé les conditions de sa venue. Interrogé par l’AFP, le Cocan assurait dans un premier temps qu’un pneu du bus avait éclaté et déclenché un mouvement de panique.

"C’est un scandale de dire ça, on a vraiment été mitraillé. Si on avait pu prendre des photos, des images, ce serait déjà sur internet", s’est emporté Dossevi.

Les larmes d’Adebayor

Les médias angolais ont tardé à rapporter l’événement. Ce n’est que dans la soirée que les télévisions ont montré des images du joueur vedette togolais Adebayor, en larmes, à l’hôpital, devant des civières. Depuis 2006, les autorités de Luanda assurent que l’enclave de Cabinda est pacifiée, arguant qu’elles ont signé un accord de paix avec un des responsables du Flec, Antonio Bento Bembe.

Mais le Flec a toujours nié cet accord et continué de revendiquer des attaques contre les militaires angolais stationnés dans la zone ou les employés d’entreprises étrangères.

M. Bento Bembe, devenu ministre des droits de l’Homme, assurait encore il y a peu de temps que "toutes les conditions de sécurité étaient assurées" pour la CAN. Vendredi, il se contentait d’évoquer un acte "terroriste" sans en dire plus.

La France a condamné l’attaque "avec la plus grande fermeté", appelant "à tout mettre en oeuvre pour arrêter" ses auteurs.

Joseph Blatter, président de la Fifa, a indiqué attendre "un rapport complet" de la CAF sur la situation.

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